Georges Ritleng

Servant de Saint-Odile... et du scoutisme

Georges Ritleng est né à Strasbourg en 1875. Très jeune il est attiré par le dessin et la peinture. Étudiant à Strasbourg, Paris et Munich il est nommé en 1919 professeur des arts décoratifs de Strasbourg. Entre 1933 et 1941 il devient directeur de cette même école.
Outre le dessin, deux autres passions marqueront la vie de Georges Ritleng, le scoutisme et le Mont Sainte-Odile.

Georges Ritleng
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Georges Ritleng découvre le scoutisme par l’un de ses élèves, Ernest Schmitt. Ce dernier alors illustrateur de la revue louveteaux? La patte de loup réussit à convertir son professeur aux méthodes du Scoutisme. Georges Ritleng est alors nommé « Directeur des cours d’arts scouts ».

En 1923, il participe à son premier camp scout : Le souvenir dominant qui m’en reste, raconte un ancien scout de Guebwiller, est la présence près de nous d’un monsieur fort distingué et très discret qui logeait à l’hôtel et venait nous rendre visite dans la journée et au feu de camp. Ce monsieur, à l’époque Directeur de l’École des Arts décoratifs de Strasbourg, est devenu très rapidement notre frère dans le scoutisme et pris le nom de « Servant de Sainte-Odile ».

Avec son élève Ernest Schmitt, Georges Ritleng devient le grand illustrateur de la vie scoute et rehausse la qualité des revues de la province. Etant une personnalité du monde strasbourgeois, de nombreuses portes qui étaient restées fermées jusqu’alors aux Scouts de France d’Alsace, s’entrouvrent grâce à la caution qu’il apporte au mouvement.

Vers 1925 il collabore régulièrement à la revue « Le Scout de France ». Dans un article daté d’août 1925, il encourage les petits scouts à s’initier au dessin. Dans un autre article de la même année paru dans la revue « Chef » et intitulé « Le local scout » il y décrit comment il imagine le local scout parfait : « L’idéal serait d’avoir une maison scoute pour la troupe ou les troupes d’une ville. Les scouts y seraient chez eux, ils pourraient tour à tour y travailler et chahuter, jouer et se recueillir. Avis aux bienfaiteurs qui ne sauraient à qui léguer une petite maison gaiement située dans un jardin.(...) Ne pensez pas qu’un taudis bohème, genre capharnaüm, corresponde à l’idéal scouts. » Il poursuit en indiquant comment aménager un local avec goût.
En 1926, c’est un conte alsacien illustré par Ernest Schmitt « Le violoniste de Sainte-Odile », que Georges Ritleng propose aux lecteurs de la revue « Le scout de France ».
Dès lors Georges Ritleng va devenir le correspondant officiel pour la province d’Alsace auprès de la revue nationale signant ses chroniques par le pseudonyme « Servant de Saint-Odile ».

Saint Georges terrassant le dragon.
Cette illustration réalisée par Georges Ritleng et reproduit à plusieurs centaines d’exemplaires fut vendu au profit des Scouts de France d’Alsace
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A partir de 1926, la direction de la province devenant de plus en plus lourde Georges Christ choisit deux adjoints pour le seconder l’un d’eux est Georges Ritleng , il assura cette mission jusqu’à la seconde guerre mondiale.
Lors du camp National des Scouts de France à Lourdes de 1928, Georges Ritleng reçoit la Croix celtique d’argent pour sa collaboration à la revue Le Scout de France.
En 1931, les Scouts de France d’Alsace fêtent leurs dix années existence lors d’un camp provincial à Notre-Dame de Thierenbach. Georges Ritleng rédige à cette occasion un petit historique sur les débuts du scoutisme dans notre province.
Avril 1932, c’est un dessin de Ritleng qui illustre la couverture de la revue « Scout de France » par un « Saint George » terrassant le dragon et paré de croix scoutes.
En été 1933, il participe au Camp régional de Sewen où il « croque » la vie du camp. Il y rencontre René qui deviendra son fils adoptif.

Le 12 octobre 1933, à l’occasion des Journées Nationales des Scouts de France à Strasbourg, Georges Ritleng est choisit par le chef scout Général Guyot de Salins pour servir de guide au Maréchal Lyautey alors président d’honneur de la Fédération des Scouts de France. Il décrira longuement ce souvenir dans son ouvrage Evocation et Souvenance édité en 1970.

A l’occasion du 15e anniversaire du mouvement en 1936 une pièce qu’il a composé « Mi-CHa-EL » est jouée » au palais des Fêtes de Strasbourg et obtient un grand succès.

Enfin, après guerre, Georges Ritleng est nommé Commissaire de Province honoraire des Scouts de France d’Alsace.

Fidèle à l’esprit du scoutisme il écrit en 1970 : « je crois pouvoir dire qu’au cours de mes nombreuses années d’enseignement - plus de 50 ! - j’ai agi de mon mieux, en toute conscience, selon ma devise « SERVIR » - SERVIR DIEU EN SERVANT MON PROCHAIN. »
Alors en retraite, Georges Ritleng part s’installer à Melan chez son fils adoptif, à quelques kilomètres de Jambville. Ami et bienfaiteur du Mont Saint-Odile, il y meurt en 1972 et y trouve sa dernière demeure.

BIOGRAPHIE :
65 ans déjà !, Scouts de France - Guebwiller, 1987
Georges Ritleng, Souvenir d’un vieux strasbourgeois, coll. L’alsatique de poche, Edt. Culture alsacienne
Les Scouts de France, rallye de Pentecôte 1972 - Val du Pâtre - Haut Rhin

PS

Cet article était originellement publié sur Scout un jour, un site animé entre 2004 et 2014 par des passionnés de l’histoire des Scouts de France.

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