Les groupes marins SDF de Paris depuis la Seconde Guerre mondiale

Article paru dans "Scoutisme et collection" n° 96 de juillet 2009 avec le concours du Frère Yves Combeau, op, que l’auteur remercie.

Si vous aimez les généalogies compliquées, ces lignes sont écrites pour vous.

Quand le 15 août 1944, les cloches sonnent la libération de Paris, l’interdiction de pratiquer le scoutisme qui s’exerçait depuis quatre ans prend fin.

Deux groupes marins naissent dès 1945 : Charcot, 1ère marine, et Jean Bart, 2ème marine. Les scouts marins parisiens portent désormais un numéro de série qui leur est propre.

En 1953, les deux groupes fusionnent en un seul qui conserve le nom de Charcot, et qui donne naissance à une troisième troupe, la 3ème Paris en 1954.

Devenu très important, le groupe se scinde en deux en 1957. La 1ère et la 3ème constituent le groupe Amyot d’Inville, tandis que la 2ème conserve le nom de Charcot qui appartenait initialement à la 1ère.

Amyot d’Inville

En 1959, le groupe Amyot donne à nouveau naissance à une troupe qui prend le numéro de 7ème. La 1ère fusionnera dans la 3ème en 1973 après avoir indirectement donné naissance à la 1ère marine Neuilly des SUF? en 1972. Le groupe Amyot d’Inville semble toujours exister aujourd’hui.

Charcot

La 2ème donne naissance à une 4ème marine en 1958, et probablement à une éphémère 6ème à peu près en même temps. Curieusement, on retrouve la 7ème au groupe Charcot à partir de 1966, alors qu’elle était encore au groupe Amyot en 1961. La 2ème Paris apparaît sous le nom de 2ème Neuilly à partir de 1970, mais on n’entend plus citer les trois troupes du groupe à partir de 1972. En revanche, une troupe surgit à peu près en même temps à Courbevoie, qui est leur continuation. Cette troupe est d’ailleurs répertoriée comme 2/4/7 en 1986 et 1987, mais elle disparaît sans doute en 2006. Le groupe Charcot n’existe donc plus.

Jacques Cartier et Dumont d’Urville

Il existe une autre origine à l’extension du scoutisme marin dans la capitale. En 1959, alors que la France commence à quitter l’Afrique du Nord, des anciens de la 10ème-12ème Casablanca reconstituent à Paris une troupe 5ème marine, groupe Jacques Cartier. La troupe se dédouble pour donner naissance au sein du même groupe à la 6ème (différente de celle citée quelques lignes plus haut) en 1964/1965.
Elle semble aussi essaimer dans la banlieue (Boulogne-Billancourt, Epinay-sur-Seine).
La 5ème cesse son activité en 1970 tandis que la 6ème poursuit sa route.
En 1982, la 6ème se dédouble à son tour et donne naissance à une autre 5ème marine, groupe Dumont d’Urville. En 1993, la 6ème crée au sein du groupe une unité féminine, la 8ème Marine, à partir de son équipage de filles nommé « Jeanne Barret ». La 5ème et la 6ème fusionnent provisoirement de 2002 à 2004 avant de retrouver leur indépendance en 2005. La 8ème semble disparaître l’année suivante.

Enfin, on aura vu apparaître deux années de suite, en 1985 et 1986, une fugace 32ème marine Paris sans qu’on sache d’où vient cette comète (la 32ème Paris était jusqu’aux années 50 la troupe de St-Jacques-St-Christophe de la Villette).

Si vous avez eu du mal à suivre, avalez un cachet d’aspirine, et reprenez au début !

PS

Antoine Chataignon, "Narval", est l’auteur d’une histoire des scouts marins à paraître en 2010.

Cet article était originellement publié sur Scout un jour, un site animé entre 2004 et 2014 par des passionnés de l’histoire des Scouts de France.

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