Les récompenses et distinctions chez les Scouts de France (1920-1941)

Très tôt après leur fondation les Scouts de France ont éprouvé le besoin de reconnaitre officiellement au moyen de signes extérieurs visibles par tous les divers services rendus à l’Association ainsi que les actes de bravoure et de sauvetage accomplis par leurs membres, suivant en cela l’exemple venu de Grande Bretagne.

Ces récompenses et distinctions sont décrites dans le Réglement Intérieur des Scouts de France dont voici le texte (Réglement Intérieur de 1923, pages 123 et 124)

A. Pour actes de sauvetage :
1- Un certificat.
2- Une croix de bravoure de 2ème classe (ruban vert).
Une croix de bravoure de 1ère classe (ruban rouge) (fig.55).

B. Pour dévouement extraordinaire au Mouvement Scout de France :
1- Un certificat de mérite.
2- Une médaille de mérite (une seule classe). Médaille Bayard pour les Scouts, médaille Jeanne d’Arc pour les Cheftaines (fig. 56).

C. Pour service signalé rendu à un scout ou à une troupe :
La croix celtique fleurdelisée, insigne international de remerciement scout (fig. 57).

D. Pour valeur absolument exceptionnelle :
La cravate de Saint-Louis.

Conditions à remplir :
 Pour les certificats et croix de bravoure, il suffit d’être membre de la Fédération Nationale des Scouts de France.

 La médaille Bayard n’est décernée qu’à des membres de rang inférieur à celui d’Assistant, ayant au moins deux étoiles d’ancienneté.

 La croix celtique (ruban vert à liseré tricolore) peut être remise aux chefs S.d.F., aux bienfaiteurs étrangers. Le Scout qui rencontre quelqu’un porteur de cet insigne doit aller le saluer et lui offrir ses services.

 La cravate de Saint-Louis n’est décernée qu’à des Chevaliers de France ayant au moins trois étoiles d’ancienneté et douze brevets de capacité, et ayant accompli quelque acte extraordinaire de Scoutisme, sauvetage ou dévouement prolongé et exceptionnel.

Les demandes de distinctions doivent partir du Commissaire de District, sans qu’il spécifie la nature de la récompense à décerner. Accompagnées du dossier des intéressés, elles sont transmises hiérarchiquement au Comité Directeur.

La cravate de Saint-Louis
 La cravate ou croix de Saint-Louis est sensée être l’équivalent français (S.d.F.) du Loup d’Argent anglais, d’abord réservé aux Scouts du Roi puis devenant bientôt la plus haute distinction Scoute britannique. En lisant le CHEF on s’aperçoit qu’elle est décernée quatorze fois de 1922 à 1926, dont six fois à des chefs étrangers (en particulier Miss Vera Barclay en 1923). Fin 1931 cet insigne devient la Nef de Saint-Louis qui devait être décernée une fois l’an à la Saint Georges, elle ne sera décernée qu’en 1932 à quatre membres fondateurs de l’Association : le Père Jacques Sevin, Edouard de Macédo, Jean Lefèbvre 1er Commissaire de Province de Bourgogne, le Docteur Berchoud ancien Commissaire de Province du Lyonnais. Notons simplement que le Commissaire Lefebvre avait déjà reçu la croix en 1926 !

 La décoration dite Nef de Saint-Louis du Père Sevin se trouve toujours à Boran, chez les dames de la Sainte Croix de Jérusalem (cf. Aux sources du Scoutisme et de La Sainte Croix de Jérusalem. Le Père Jacques Sevin, Paris, 1986, page 36).

PS

Cet article était originellement publié sur Scout un jour, un site animé entre 2004 et 2014 par des passionnés de l’histoire des Scouts de France.

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