Comment réduire ses déchets en camp scout
La peuplade SGDF? d’Argentan a vécu un camp avec le moins de déchets possibles : ils nous partagent leurs astuces
Nos jeunes sont les ambassadeurs de l’écocitoyenneté, chez eux, dans leurs familles, dans leurs autres activités, à l’école, partout en fait ! Et c’est à nous, chefs, cheftaines, aînés en général, de leur transmettre la force d’être ces ambassadeurs, alors plus d’hésitation, il faut foncer !!
C’est en partant de tous ces constats qu’une maîtrise de Basse-Normandie (Louveteaux? Jeannettes d’Argentan, Orne) a décidé de faire un camp 2015 en expérimentant le 100% HALP (Habiter Autrement la Planète, la démarche éco-responsable des SGDF?).
Voici une liste (non exhaustive) des défis qu’ils ont testés ET approuvés, et qui peuvent donc être mis en place sur n’importe quel camp ! Ce serait un beau défi à relever tous ensemble pour nos camps de cet été non ? (D’ailleurs, même sur les réunions et WE, c’est possible !)
ATTENTION : Suivant les priorités fixées pour le camp et les capacités de l’unité / de la maîtrise / des jeunes, plus ou moins de défis peuvent être mis en place (le mieux étant bien sûr d’en appliquer le plus possible !)
- Recyclage : Il n’y a rien de plus simple ! Il faut une grosse poubelle de déchets ménagers (dont le but est de ne pas être utilisée) et une autre de recyclage (parce qu’en campagne, les déchets sont à trier nous-même une fois devant les différentes poubelles). Il suffit d’aller au lieu de recyclage du village avec quelques jeunes pour vider la poubelle de recyclage, ça prend 5 minutes maximum. Bien sûr, un compost est posté à proximité du camp pour tous les déchets organiques.
- Moins de poubelles possible : Eh ouais, trier, c’est bien, mais ne pas produire de déchets, c’est mieux ! Pour ce faire, il suffit d’éviter les emballages, de toujours choisir des sacs réutilisables, de prendre un panier/une cagette pour aller acheter les légumes, et d’avoir des poules/cochons pour manger tous les restes de nourriture (et en plus, c’est trop génial pour les jeunes de s’occuper de ces petites bêtes qu’ils n’ont pas forcément l’habitude de voir !)…
« Ouais, mais concrètement, ça fait combien de poubelles de déchets ménagers ? » Concrètement, pour 32 personnes et pour 8 jours, seulement 3 petites poubelles de déchets ménagers ont été remplies !!! Les poules ont été rendues bien grasses à leur propriétaire, qui n’en était pas fâché.
- Manger des produits locaux : Tous les légumes achetés devraient être produits près du lieu de camp (parce que c’est mieux niveau emballages, parce que ça fait fonctionner les producteurs locaux, parce que ça apprend aux jeunes à faire de la cuisine à partir d’aliments premiers et pas de plats tout prêts… bref, que du positif !). Bien sûr, il faut prévoir un peu plus de temps pour la préparation des repas mais les jeunes n’en sont pas moins contents.
Voici des pistes pour des producteurs locaux : AMAP [1], Jardins partagés, Jardins dans la ville, Agriculteurs bios locaux…
Et surtout n’oublie pas de consommer les légumes et fruits de saisons : ils seront plus frais, meilleurs en goût et auront plus de chance d’avoir été produits dans le coin.
« Ouais, mais on a besoin de numéros de lots ! » Et bah pas de problème ! Les numéros de lots permettent la traçabilité des aliments. Si tu vas acheter tes légumes ou ta viande chez des producteurs agréés, ils pourront te fournir tout ce dont tu as besoin !
« Ça coûte quand même beaucoup plus cher ! » : NON !! Il ne nous est jamais resté autant d’argent après un camp, même nous, nous étions étonnés en faisant les comptes post camp... Mais en fait, c’est logique puisqu’on ne paye ni marque, ni emballage, ni transport !
ATTENTION 1 : Bien sûr, il ne faut pas aller chez le premier agriculteur du coin et lui demander un panier de légume ou un morceau de sa vache Marguerite fraîchement tuée, les producteurs doivent être agréés.
ATTENTION 2 : On ne mélange pas bio et local ! On peut toujours acheter du bio en supermarché, ça reste souvent (pas toujours) des produits qui ont parcouru des centaines ou milliers de kilomètres, donc 0 niveau empreinte carbone ! Préfére le local ! ;)
Et le local bio, produit par un agriculteur à la mentalité bien durable, là, c’est le top !!!
- Opération 2ème sac : Pendant l’expédition du camp, chacun a un petit sac dans lequel il met tout ce qu’il trouve sur le bord de la route, à la fin, on regarde tous ensemble ce qu’on a, et on voit ce qu’on peut faire avec.
- Expédition dans une ferme pédagogique bio : Le système « bienvenue à la ferme » est trop génial ! En général, ça se passe sur une journée ou une demi-journée. Ça ne coûte pas cher (entre 5 et 10€ par personne).
Après une visite de la ferme, toute l’unité peut apprendre à faire du beurre, des yaourts, de la confiture, à s’occuper des animaux, à faire la traite, et plein d’autres activités selon la région dans laquelle on se trouve… Parfois, les fermes proposent aussi des chantiers, comme des éco-constructions en torchis par exemple. Il y a plein de possibilités, et l’accueil est remarquable !
- Défis d’équipes : Les jeunes peuvent avoir d’autres idées, il ne faut pas hésiter à leur proposer un concours HALP, leur permettant de faire, pendant toute la durée du camp et par équipes, une action qui leur semble utile.
- Apprentissage pratique sur la nature : Les quarts d’heure nature [2] sont des super moyens de découvrir la nature qui nous entoure… Il y a des thèmes à profusion, il faut toujours se baser sur ce qu’on a autour de nous, c’est bien plus intéressant de pratiquer que de rester dans la théorie :
- les insectes
- les étoiles
- les arbres
- les empreintes d’animaux
Participation à des expériences de sciences participatives :
- Spipoll
- Insectes et ciel étoilé
- Et bien d’autres…
Il suffit d’aller regarder sur leurs sites internet, toutes les démarches sont bien expliquées !
- Carnet de camp et pas carnet de chants : Avec tout dedans, plus besoin d’utiliser des feuilles volantes à tout va. Les chants, les feuilles de conseil, les feuilles de quarts d’heures nature et les temps spi : tout tout tout se trouve dans le même carnet ! On ne voit plus de feuilles traîner sur le lieu de camp ou jetées alors que presque rien n’a été marqué dessus.
- Fini l’essuie-tout : On nous demande d’utiliser de l’essuie-tout pour essuyer la vaisselle, parce que c’est plus hygiénique que des vieux torchons qui sont déjà tous noirs au bout de deux jours. Certes les torchons, c’est dégueu, mais il suffit d’en avoir beaucoup et de les laver !! Un bon savon de Marseille, et hop, après chaque vaisselle, gros lavage de torchons, et ils sont prêts pour la prochaine vaisselle ! Et de temps en temps mets les à bouillir pour bien supprimer tous les microbes qui auraient pu se développer dans ce milieu humide, chaud (à moins que tu aimes faire la vaisselle à l’eau froide, on te juge pas) et avec parfois des résidus alimentaires.
- Une charrette sur le lieu de camp : C’est tellement plus écologique d’aller remplir les jerricans ou de se rendre au frigo avec une charrette qu’avec une voiture ! Il y en a plein dans les vieilles fermes, il suffit d’aller demander à des voisins âgés (ou pas), ils sont ravis de prêter les leurs, ça leur rappelle des souvenirs !
Et cette liste n’est pas du tout du tout exhaustive, elle résume seulement les défis mis en place pendant un camp louveteaux/jeannettes au cours de l’été 2015, donc c’est parti, ça fonctionne, laisse aller ton imagination et aide à protéger la planète !
Bon courage et n’hésite pas à partager tes expériences en commentaires !
Notes
[1] Aide au Maintien d’une Agriculture Paysanne, des associations qui en échange d’une participation financière te fournissent régulièrement un panier de produits de la ferme, suivant les productions à ce moment de l’année.
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