La profondeur de champ, en plus poussé !
Ha, ces photos où les personnages semblent progressivement disparaître et s’effacer dans un flou poétique.. Ou au contraire, une image nette à perte de vue... Voici comment jouer avec tout ça !
La profondeur de champ, c’est quoi ?
La profondeur de champ désigne la zone de netteté sur l’image. Elle est dite faible lorsque la zone floue est étendue, et grande sinon. On peut obtenir des profondeurs si faibles que sur un portrait les yeux peuvent êtres nets, et le début des oreilles complètement flous. La profondeur de champ est liée à trois critères, un qui n’est pas modifiable, c’est la taille du capteur, et deux sur lesquels on peut influer, l’ouverture, et la focale. Un grand capteur donne lieu à une profondeur de champ faible, c’est pour ça que les appareils photos compacts et les téléphones portables ne peuvent pas donner de flou d’arrière-plan très marqué (on appelle ce flou bokeh).
Comment la faire varier
Une focale très courte donne une grande profondeur de champ (très pratique pour les paysages), une longue focale (un télé-objectif ) donne une faible profondeur de champ, et un grand flou d’arrière-plan.
Enfin le diaphragme influe sur la profondeur de champ. En le fermant, on l’augmente, en l’ouvrant, on la diminue. Ainsi : -petit capteur + courte focale + faible ouverture = très grande profondeur de champ. -grand capteur + focale longue + très grande ouverture = très faible profondeur de champ
Voyons ça plus en détail !
L’ouverture
Chaque objectif contient un diaphragme qui s’ouvre et se ferme, réduisant ainsi l’espace par lequel passe la lumière. Plus l’objectif est ouvert, plus il laisse passer de lumière et est lumineux. Sur l’appareil photo, il se marque F/ puis la valeur de l’ouverture. Le diamètre de la bague par laquelle on visse l’objectif équivaut à 1, et se note F/1. Les objectifs ouvrant à F/1 sont extrêmement rares et onéreux, très peu de constructeurs en ont créé. Plus on ferme plus le chiffre augmente, un diaphragme fermé à son maximum se notera F/16 ou F/22 le plus souvent.
Les objectifs les plus courants ont une ouverture initiale de F/3,5, ou F/4, les objectifs sont dit lumineux à partir de F/2 f/2f/2f/1,8. Certaines focales fixes ouvrent à F/1,4 ou F/1,2 plus les optiques professionnelles. Les zooms les plus courants ont une ouverture dite glissante, ils sont plus simples à concevoir. A la plus petite focale, l’ouverture sera plus grande, et en longue focale, l’ouverture sera plus faible. Les 18-55mm courants ouvrent au maximum à F/3,5 à 18mm et F/5 à 55mm.
L’ouverture utilisée influe donc sur la lumière qui arrive au capteur, donc sur la luminosité, mais aussi sur la profondeur de champ, la zone de netteté.
Une grande ouverture donne une très faible profondeur de champ. Une très faible ouverture, une grande profondeur de champ.
La Taille du capteur
Le capteur est la surface photosensible qui reçoit la lumière et la transforme en information numérique. Les capteurs dit plein format, sont les capteurs qui reproduisent à l’identique la surface d’un film argentique classique. Du fait de leur surface, ils sont beaucoup plus coûteux à créer que de petits capteurs. Les formats APS-C et micro 4/3 équipent respectivement les réflexes d’entrée de gamme à expert, et la plupart des compacts à objectifs interchangeables. Les compacts et les téléphones ont des capteurs encore plus petits.
Un grand capteur permet d’utiliser des cellules photosensibles plus larges et moins denses. Pour un même nombre de pixels, ceux d’un plein format auront deux fois plus d’espace qu’un capteur APS-C. Une moins grande densité de pixels influe sur le bruit. Les appareils montant le plus aisément en sensibilité sans une trop grande montée du bruit sont les appareils pleins format.
Les petits capteurs ont pour effet d’avoir une plus grande profondeur de champ, et les grands capteurs, une plus faible profondeur de champ. C’est pour ça qu’il sera immensément plus facile d’obtenir un arrière-plan flou avec un reflex qu’un téléphone (qui a un capteur vraiment rikiki)
La longueur de la focale
La longueur de la focale (je vous passe les formules qui servent à la calculer) détermine l’angle de vue, selon qu’il sera très grand ou très étroit. Une focale très étroite (on parle de longue focale), c’est un téléobjectif, qui permet d’avoir l’impression d’être très proche de l’objet photographié sans bouger. A l’inverse, une focale donnant un très grand angle (focale courte) permet d’embrasser une grande partie du paysage (et elles servent du coup souvent pour le paysage justement)
La gestion de la profondeur de champs est un enjeu quant à la mise au point. Une mauvaise mise au point, avec une très faible profondeur de champ ne pardonne pas, la photo sera inexploitable. En revanche, avec une très grande profondeur de champ, on peut ne pas trop se soucier de la mise au point.
Attention changer l’ouverture, c’est modifier l’exposition, jettes-y donc un œil !
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