Twitter et ses usages

Les réseaux sociaux, ça marche par vague. Nous avons eu la vague IRC, ICQ, Yahoo Messenger, MSN, Facebook, et peut-être maintenant Twitter.
Souvent très obscur quand on arrive dessus, nous t’aidons ici à te l’approprier.

Présentation générale

Twitter est un réseau sur lequel les membres s’échangent des tweets, petites séquences de texte de 140 caractères maximum.

Twitter est le réseau de l’instantané. Aussi publié aussitôt enterré, les tweets défilent à la vitesse grand V. Attention, « enterré » ne veut pas dire oublié. Et cela peut être d’ailleurs un problème ;)

Twitter est un réseau "anonyme". S’il est possible d’y parler avec son identité propre, l’utilisation d’un pseudonyme y est encouragée. On peut même en changer librement. Attention cependant, le nom du compte restera fixe.

Twitter est un réseau horizontal. Il est normal d’y discuter avec n’importe qui, qu’elle soit une grande star, un député, ou un copain. Le ton sera adapté mais pas tant que cela.

Twitter est un réseau aux relations asymétriques. L’utilisateur s’abonne à d’autres utilisateurs librement, sans que ceux-ci soient obligés de s’abonner à leur tour. Ainsi un membre de Twitter peut suivre 20 comptes et être suivi par des centaines de milliers d’autres.

Quand Facebook est un réseau social, Twitter est d’abord un réseau communautaire. L’activité y est normalement publique. On ne s’abonne pas seulement à des membres de Twitter parce que ce sont des amis mais aussi parce qu’on trouve un intérêt à ce qu’il poste. C’est un réseau social basé sur les centres intérêts. Il est normal de suivre des inconnus et d’être suivi par des inconnus. Ainsi de nombreuses rencontres virtuelles ont lieu, des amitiés naissent même autour de passions communes. Les scouts se connectent beaucoup entre eux par exemple.

Twitter me fait aimer des gens que je n’ai jamais rencontré, et Facebook me fait détester des personnes que je connais dans la vraie vie.

Les hashtags

Le hashtag (ou mot-dièse) est un mot précédé d’un dièse. Ce mot ne doit comporter aucun espace, ni aucun accent. Le simple fait de mettre un # devant un mot le fait devenir hashtag. Il est possible de cliquer sur le mot et de voir tous les tweets de n’importe qui utilisant ce hashtag. C’est l’élément clé de Twitter qui permet de découvrir ce qui s’y passe vraiment, en dehors de son cercle proche.

On peut distinguer plusieurs types de hashtags :

  • les hashtags événementiels : un événement sera commenté en direct avec un hashtag pour l’événement, c’est le livetweet (aussi appelé LT). Les participants au jamboree 2012 utilisaient par exemple le hashtag #VTR pour commenter le rassemblement. Chaque dernier lundi de chaque mois, nous commentons l’émission de radio des EEUDF? avec le hashtag #CaSeDitScout.
  • un dérivé du hashtag événementiel est le hashtag second écran d’une émission de télévision. Le truc à la mode est de suivre une émission télévisée et de réagir avec le hashtag concerné.
  • les hashtags permanents : ces hashtags vivent tout le temps. Il se passe beaucoup de choses avec le hashtag #scout ou le hashtag de ta ville : #Nantes #Besancon, etc...
  • les hashtags jeux. Ainsi le hashtag #TuSaisQueTuEsScoutQuand invitait à raconter les signes distinctifs du scout. On trouve aussi des jeux pour placer un mot dans un titre de film, etc...

Le ton twitter

Sur Twitter, se lamenter n’est pas très bien vu. Le ton de rigueur est l’ironie, le ton sarcastique, le 2nd voire le 36e degré. L’humour noir ou trash y est aussi souvent de mise. C’est ainsi. Sur Twitter on peut rire de tout, ce qui n’est pas sans poser quelques difficultés parfois.

La participation à Twitter

On découvre plusieurs niveaux de participation à Twitter. Cela correspond souvent à des phases dans son utilisation de Twitter. Il faut parfois plusieurs années pour passer d’un stade à l’autre.

  • l’oeuf  : il vient d’ouvrir son compte et ne participe quasi pas. Sa parole n’est pas considérée sur le réseau.
  • l’observateur : il suit de nombreux comptes mais ne participe pas. Les œufs et les observateurs représentent 60% des membres du réseau.
  • le relayeur : il suit des comptes et relaie des posts des uns ou des autres.
  • le participant actif  : il relaie, poste des tweets régulièrement. On aura aussi plusieurs niveaux de participation.
  • l’influent : il est suivi et relayé par beaucoup de monde. Certains le sont naturellement du fait de leur statut dans la société (député, star, journaliste), d’autres le deviennent du fait de l’intérêt communautaire de leurs messages.

Les usages Twitter

Nous pouvons identifier plusieurs usages de Twitter par les utilisateurs actifs.

  • une messagerie publique : on discute avec de nombreux autres membres comme avec une messagerie. Juste que les messages sont publics.
  • interagir avec une communauté : proche de la messagerie publique, on partage avec de nombreux autres membres de sa communauté informelle, généralement réunie autour d’un hashtag « permanent ».
  • partager une passion. C’est le cas de journalistes, ou de spécialistes (auto proclamés parfois) qui partagent toutes sortes d’informations sur quelques sujets ciblés : la sécurité sur internet, le gaz de schiste, le scoutisme …
  • faire de la représentation : c’est ce que font les hommes politiques ou les stars. Elles partagent et communiquent par ce média, comme elles feraient des communiqués de presse.

Chaque membre a en réalité ces 4 usages, de manière plus ou moins prononcée.

La communication scoute via Twitter

Communiquer, c’est exister. Celui qui ne communique pas sur le bon canal n’existe pas. C’est un principe à bien avoir en tête.

Aujourd’hui le canal de communication externe majeur est Twitter. Les organisations scoutes, depuis le petit groupe local jusqu’aux structures nationales ont un enjeu à faire parler d’elles sur ces réseaux, à la fois dans la communauté scoute, sa communauté religieuse et surtout sur la communauté de sa ville.

Ainsi, les journalistes et hommes politiques de sa ville entendent ainsi parler du scoutisme comme du club de foot local, que ce soit par des comptes personnels ou associatifs.

Et l’usage ado de Twitter ?

Sans généraliser complètement à tous les ados, leur usage de Twitter est particulier et ne manque pas de piquant. Nous les trouvons sur Twitter surtout depuis qu’ils délaissent progressivement Facebook, qu’ils qualifient de truc lent, dépassé, hyper intrusif … enfin surtout depuis que leurs parents les ont demandé en ami ;)

Dans ce Twitter là, c’est souvent la course aux followers. Il est de bon aloi de suivre un membre de twitter qui te fait la grâce de te suivre. C’est le follow back. Objectivement, si tu es beau gosse, et surtout si tu mets une ou deux photos de toi "trop swag" (et si possible torse nu, si si), tu vas cartonner très vite auprès d’une horde de groupies hystériques. On a ainsi des « famous  », des membres de Twitter connus. Pas pour leur talent ou autre. Non, juste « connus ». Exemple parmi tant d’autres avec ce compte, qui a à la date de l’article plus de 30 000 followers, tandis que le député EELV François De Rugy président de son groupe à l’Assemblée Nationale, réputé pour son usage frénétique de Twitter n’en a qu’un peu plus de 5 000.

Avec un peu de chance, tu seras remarqué par un de ces famous ou par ta star préférée, qui te fera un shoutout : elle fera un tweet d’éloge (ou presque) sur ton compte pour te faire gagner des followers en plus.

Si tu unfollow par la suite, ne t’étonne pas qu’il t’ "unfollow back" aussi (Twitter ne le signale pas, mais il existe des applications pour le faire).

Attention ! Sache que l’ado a souvent le tweet frénétique, plus rapide encore que le SMS. Si tu en suis un, certes ça peut être drôle, mais tu prends le risque de voir ton flux envahi de tweets plus ou moins intéressants.

Voila on n’en dira pas beaucoup plus sur l’usage ado de Twitter, cela pourrait faire parti d’un article complet sur les usages ados des réseaux sociaux, usages différents des pratiques adultes.

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