La 177ème Paris
Chapelle de l’Oeuvre des Otages puis paroisse Notre-Dame des Otages.
Avant la guerre, le patronage lié à la chapelle de l’Œuvre des Otages, rue Haxo, (chapelle érigée en mémoire des otages de la Communes de 1870), avait connu l’éphémère 92ème Paris. La chapelle est reconstruite en 1938. Le patronage accueille vers 1946 un nouveau groupe scout, la 177ème Paris. La chapelle bien située devient paroisse en 1961 ; les Jésuites l’animent mais se retirent quelques années plus tard. Le groupe des Otages vit encore aujourd’hui, quand tant de groupes plus nombreux et plus anciens ont disparu. Il est le seul groupe SGDF? subsistant du l’arrondissement.
La 177e Paris.
Province Ste-Jehanne d’Arc, archidiaconné de St-Germain, districts de Paris-Est II, puis de Ménilmontant puis Paris-Nord-Est, puis Paris-Est.
La 177ème Paris est affiliée en 1947. 177 est un numéro d’ordre qui pourrait être daté de quelques mois plus tôt. À moins qu’il ne s’agisse d’un numéro à terminaison choisie, cas presque standard pour les numéros en 170. La majeure partie des troupes de Ménilmontant ont des numéros se terminant par 7 : 17ème, 37ème, 137ème, 207ème, 127ème .
Son foulard est blanc à bande marron (la 37ème porte les couleurs inverses et la 17ème a également un foulard de couleur blanche) des origines à nos jours.
On connait peu de chose de de l’histoire de sa fondation ni des années qui suivent. Seul repère, en 1950-1951 Michel Bernard en est CT, (CG en 1965) et l’année suivante c’est Georges Rossoti dirige la troupe.
Raiders.
La 177ème est investie 261ème Raiders en mars 1955. L’auteur se souvient du rallye de district de la Pentecôte 1955, où la 177ème gagne le raid et la descente en canots, alors qu’elle vient juste d’être investie, devant la 37ème qui a récupéré les canots de la 17ème.
La 177ème est confirmée raiders en 1957. Elle ne l’est plus en 1961 et nous n’avons pas plus d’information. Le CT raider Jean Claude Berrier est cependant connu, et même fort bien connu, car il n’est autre que l’ancien CT de la 1re Saint-Cloud, 1ère Raiders, qui reprend ici un service de Cadre Vert. Berrier avait emmené sa troupe clodoaldienne en Laponie, ce qu’il a relaté dans un livre très lu.
On peut penser que Jean Claude Berrier donne à la 177ème le même élan hors du commun de 1955 à 1959.
En 1958, Berrier a pour ACT Guy Hério de la 1ère Drancy.
Puis les CT se succèdent : Michel Carette en 1959-1960 avec Michel Lacord ACT, Jean Pierre Besvel en 1960-1961 assisté de Michel Lacord, CT et CE en 1961-1962, assisté de Daniel Carette et de Louis Marie Hacquin qui vient de la 37ème Paris, (fils de Louis Hacquin l’ancien CT de la 42ème, ancien CC de Paris Est II).
En 1962-1963, Michel Gendre est CT, assisté de Daniel Carette, Oswald Delotte, Alain Beurrois. l’aumônier est le Révérend Père Xavier Leroy. La troupe regroupe vingt-huit scouts, formant trois patrouilles, les Castors, les Cigognes et les Gazelles. Quelques noms : CP Michel Pux, Xavier Peretin, Alain Lenoir. SP? Vladimir Katelbach, Alain Legendre, Gérard Martini...
La troupe comprend 5 premières classes, 8 secondes classes, 5 scouts et 10 aspirants.
En lien avec la 177ème, il faut mentionner une meute fondée la même année 1962 aux « Hauts de Belleville » par un clan non identifié, sans doute Caleb, clan du district. La date de création peut suggérer un numéro très élevé, au-delà de 230 — à moins qu’on n’ait recouru au numéro de doublon 277ème, mais ce numéro n’est pas attesté. Cette création montre en tous cas que les jésuites de la paroisse soutenaient le scoutisme, ce qui explique aussi sans doute la bonne tenue du groupe après 1965.
En 1963-1964, Oswald Delotte reprend la troupe. Les CP et certains SP sont partis, il ne reste que 2 premières classes, 7 secondes classes, mais 13 aspirants et 7 novices, soit 29 scouts. l’ensemble se partageant pour moitié en plus et moins de 14 ans, cela qui montre bien la difficulté qu’il y eut pour la 177ème de se couper en deux unités suffisamment viables pour un scoutisme de qualité, lors de la réforme en pionniers/rangers.
Réforme.
La troupe se réforme en 1965. L’ Aumônier est le RP Jacques Pinat, un jésuite.
Les années 1965-1970 sont celles d’une véritable épidémie de fermetures de groupes dans les hauteurs de Charonne et de Ménilmontant, mais la 177e les traverse apparemment sans dommage. Un poste pionniers n’est toutefois pas attesté dans ces premières années.
Chez les rangers, on note chefs de poste : en 1965-1966 Michel Dury, en 1968-1969 Michel Poisenot, en 1969-1970 Jacques Torest, (SP en 1963).
La paroisse s’agrandit en 1968 de l’ancienne paroisse Marie-Médiatrice située près de la zone, puis du périphérique, ce qui lui donne un territoire assez étendu. Ce haut quartier de la Porte des Lilas, reste alors un quartier populaire très vivant.
En 1970-1971, le chef rangers est Maurice Fessard. assisté d’Yves Madelin et de Jean-François Morandeau. ensuite il semble qu’il ne reste plus qu’une meute à Notre-Dame des Otages. En effet en 1971 seule elle campe en Eure-et-Loir, en 1972 dans l’Oise, en 1973 dans l’Eure, ces trois camps dirigée par Michèle Baudet. On n’a plus ensuite mention d’aucun camp de la 177ème jusqu’en 1982. Apparamment le groupe est en sommeil.
Le nord du district, qui avait unanimement adopté la réforme, connaît une brutale fragilisation de ses groupes ; 42ème (Ménimontant) et 207ème (Cœur-eucharistique-de-Jésus) ferment en fusionnant avec la 17ème (Notre-Dame-de-Lourdes), qui elle-même semble s’associer à la 177ème, puis s’effacer. Pourquoi est-ce la 177ème qui a survécu ? Sans doute grâce à l’existance de chefs, mais sans doute aussi parce que son quartier est relativement épargné par la « reconstruction » des années 1960 et 1970 comme le connaissent Ménilmontant (42ème) et Charonne (37ème) et conserve donc un vivier de familles autochtones.
Reprise
Philippe Giron reprend le Groupe de 1980 jusqu’en 1986.
Le groupe qui a pour local une salle de l’Ecole Notre-Dame de Lourdes, s’installe au 20 rue Marey.
On sait ensuite qu’en 1981, après l’abbé Pierre Poitrimol, l’abbé Gérard Moineau est aumônier. Il le restera jusqu’en 1985, suivi du Père Alain Bruneau.
En 1981 Gilles Salinas est assistant des scouts. Joël Casteran et Véronique Montaut dirigent la meute, Serge Montlouis et Thierry Meunier dirigent le poste pionniers.
En 1982 redémarrent un poste pionnier?, une troupe scoute et un secteur Guide dénommé NDO (Notre-Dame des Otages). Le groupe campe à Dormans dans la Marne. En 1983, les louveteaux? également dans la Marne, dirigés par Joël Casteran, avec la 206ème Paris (Saint-Esprit). On n’a pas mention de camp des scouts et des pionniers.
En 1984, les scouts campent à Saint-Malo avec Alexis Pacciana, et 24 louveteaux à Meslay du Maine dans la Sarthe avec Véronique Montaut.
La troupe participe au jeu national « Cap aventure » en 1984. Le groupe adopte simultanément la coéducation.
De 1984 à 1986 Philippe Giron cumule les postes de chef de Groupe et de chef de poste pionniers. Thierry Krust est chef scouts. En 1987 la troupe campe avec la 84ème de Saint-Gabriel qui manque de chefs. Sandrine Merle rejoint la meute, avec Sophie Desobliaux. La meute campe dans l’Essonne.
Philippe devient par ailleurs animateur national Pionniers en 1986. Le groupe est très actif.
Le poste participe en particulier à un « Spicom 86 », un stage de communication organisé par Philippe Giron. De son côté, Thierry Krust reste chef jusqu’en 1989. Il ne fait pas de doute que c’est grâce à leur travail que le groupe doit son existence aujourd’hui, même leurs successeurs des années 1990 ont eut aussi leur part ! Mais ils ont su aussi s’entourer, comme le feront leurs successeurs, d’une forte équipe de jeunes adultes.
De 1986 à 1991, Catherine et Etienne de Pontevès sont chefs du groupe, assistés de Jeanne Guignier, Mireille Grégory, Dominique et Denis Brout. Le Père Jean-François Brard devient aumônier. Alain Lefort et Anne Faucheux dirigent le poste pionnier. L’ensemble est vivant comptant de 60 à 100 jeunes selon les années.
En 1991, Claire et Olivier Curis reprennent le groupe jusqu’en 1997. Le Père Cadet, curé du Cœur Eucharistique devient aumônier. Le groupe reste bien vivant, jusqu’à 70 jeunes.
À la meute, Lucie Aurenche rejoint Sophie Desobliaux en 1992, rejoints en 1993 par Guylain de Pontevès et Marc-Olivier Richard puis Isabel Pigerol en 1994. Ensuite on note en 1995 Stéphanie Mostaki, Marie-Véronique Poitevin, Bertrand Richard en 1996.
Chez les scouts, Edouard Turlotte, David Mostaki et Pascal Guimier, puis en 1994 Patrice G. et 1995 Marc-Olivier Richard.
Aux pionniers : en 1991 et 1992 Anne Faucheux, en 1993 David Mostaki et en 1995 Bertrand Granado.
En 1997–1998, Philippe Merle prend la responsabilité du groupe pendant un an. Relayé par Anne et Stéphane Barthélémy jusqu’en 2001. Stéphane Barthélemy est père de compagnons, fils de scout, il devient Codep de Seine-Saint-Denis en 2000. L’aumônier est le Père Asty, curé de Notre Dame de Lourdes.
Les effectifs semblent baisser ces années là de près de la moitié (autour de 40).
Quelques noms de chefs : à la meute, Isabelle Pigerole, puis Sabine Degorre, Estelle Palais, Marie-Pierre Guimard ; l’année suivante en 1999 Claire Chanelet puis l’année suivante Solène de Pontevès et Noémie Godefroy. Chez les scouts, Virginie Chesnay, puis Isabelle Mercier et en 1999 Marc Ballerini, Gérald Theodet, Geneviève Galland. Chez les pionniers après un vide en 1997, Patrice G. et Armel Veil, puis en 1999 Virginie Chesnay et Erich Dethier, enfin Anne et Bertrand Richard reprennent le flambeau.
De 2001 à 2006, Anne et Thierry Waret dirigent le groupe. Ils assurent ainsi la fusion SDF et GDF à partir de la fin 2004 et en 2005. Les effectifs remontent pour atteindre 75 jeunes. L’aumônier est Stéphane Escleff, une nouvelle fois le curé de Notre-Dame de Lourdes.
À la meute se succèdent Sophie Godefroy, Amélie Rezza pour deux ans, Isabelle Rochebois, Cécile Drouillet pour trois ans, qui assure elle aussi le passage aux SGDF?, avec Guillaume Waret et Clémence Godefroid, enfin Claire Flajszer.
Coté scouts, Marjolaine Gèze, Gaétan de Pontevès, Noémie Godefroy, Benjamin Curis, Alexandre Gougeon, Romuald Thomas, Amélie Rezza, Nicolas Schneider.
Pour les pionniers on note : Amélie Briot, Christophe Morin, Benoit Dallaporta, Bertrand Richard.
On repère quelques familles et fratries parmi ces chefs et aussi leur passage fréquent d’une unité à l’autre, sans doute pour assurer la continuité de l’encadrement des unités.
La Route
Jusqu’en 1980, on ne connait aucun clan particulier au groupe. Des équipes spécifiques de routiers? semblent avoir existé de temps à autres, se rattachant aux clans du district, « Notre-Dame Sainte-Marie », puis « Caleb ». Il apparaît qu’on peut relier ce clan pour les "grands ensembles de Belleville" - c’est-à-dire les barres nouvellement construites à l’emplacement de l’un ou l’autre des îlots anciens du quartier - à la maison des jeunes des Hauts de Belleville, rue du Borrégo, tout près de l’église. Un quartier reconstruit là est en effet achevé en 1962. Cette maison des jeunes dépend précisément de Notre-Dame-des-Otages et elle a pour responsable un ancien membre de l’ENR, André Moullé, ainsi qu’un jésuite, le père Thouvenin, arrivé aux Otages en 1951. Le père Husson, curé, avait lui-même collaboré à « La Route » quelques années plus tôt. C’est là que se tient le congrès national de la Route en novembre 1963. Mais, coïncidence, André Cruiziat habite alors rue du Borrégo…
En 1980 un relais Compagnon? se met en place dirigé par Jean-Noël Mangold, puis en 1993, Jean Michel et Françoise Delisle, en 1995, Eric et Ingrid Le Roux, En 1999 Marie-Hélène et Lionel Burghart et en 2001 Geneviève et Patrick Kuciel jusqu’en 2003. Michel et Gilles Godefroy prendront le relais au moment de la fusion.
Le Groupe SGDF NDO (Notre Dame des Otages).
La 177ème Paris perdure, mais comme groupe SGDF depuis la fusion en septembre 2004. C’est le seul du XXe arrondissement, car tous les groupes des autres paroisses, parfois beaucoup plus importantes, ont disparu. Déjà cinq ans existence. Mais il lui appartient d’en écrire l’histoire.
Le groupe est aujourd’hui en 2009 bien vivant et complet.
Il comprend 75 à 80 jeunes de tous âges :
– Louveteaux et jeannettes avec une maîtrise de deux chefs et deux cheftaines
– Scouts et guides avec une maîtrise de deux chefs et une cheftaine
– Pionniers et caravelles avec une maîtrise d’un chef et d’une cheftaine
– Des compagnons (groupe de cinq – deux garçons et trois filles) qui sont accompagnés par deux jeunes femmes.
– Sans compter des JABA, deux jeunes hommes et une jeune femme, qui se gèrent eux-mêmes ayant été chefs auparavant.
– Et l’équipe de groupe avec deux responsables, deux secrétaires, une trésorière et un aumônier.
Le local est toujours situé 20, rue Étienne-Marey, c’est-à-dire sur la paroisse du Cœur-Eucharistique-de-Jésus.
Cette histoire doit beaucoup aux témoignages de Philippe Giron, de Louis Giraud, et des repérages de Thierry Waret.
https://blogs.sgdf.fr/ndotages/ (groupe)
Cet article était originellement publié sur Scout un jour, un site animé entre 2004 et 2014 par des passionnés de l’histoire des Scouts de France.
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