Les 42ème et 142ème Paris

Groupe du Christ Roi, paroisse Notre Dame de la Croix de Ménilmontant (XXème arrondissement)

Créé en 1926 sur une paroisse populaire du 20ème arrondissement de Paris, le Groupe Scout de France du Christ-Roi, (42ème et 142ème Paris) a fait partie de la province Sainte-Jehanne-d’Arc et des districts Paris-Est II, puis Ménilmontant.
Il disparait en 1970.
Son foulard a été tout d’abord gris à bande bleue, puis décrit bordeaux plain en 1933. Plus tard il est bordeaux ou marron bande jaune.

Bande de groupe
Bande de groupe
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La 42ème Paris

Le groupe du « Christ Roi » est fondée en 1926 et affiliée le 7 mai 1928. Son fondateur est le commandant René-Michel Lhopital, ancien aide de camp de Foch, qui s’est mis au service de l’apostolat de la jeunesse populaire tout en poursuivant sa carrière militaire. Il a participé à la fondation des Petits Chanteurs à la croix de bois de l’abbé Maillet, à Saint-Jean-Baptiste-de-Belleville, la paroisse voisine. Il sera plus tard commissaire général des SDF (1932-1936) et, ce que l’on sait peu, un grand résistant.

René-Michel Lhopital
René-Michel Lhopital
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Lhopital illustre bien le type du scoutmestre déjà adulte et père de famille, dévoué, mais plus paternel que fraternel et fort strict, qui est assez courant jusqu’à la guerre et qui contraste fortement avec des Assitants Scoutmestres souvent très jeunes. Il montre aussi le vif intérêt qu’ont pris certains militaires pour le scoutisme, intérêt qui s’est traduit par un engagement concret.

Son épouse se dévoue de même pour la meute. Elle deviendra Cheftaine de district. Elle décède trop tôt, du Tétanos suite à une plaie contractée lors d’un camp, et on donnera son nom au secteur B de Paris Est.

En 1926, le Scoutmestre René-Michel Lhopital, a pour assistant Yves Ketterer (issu de la 25ème Paris "Montalembert", troupe de formation de chefs) et en 1928 Jean de Moussac. Tous viennent de l’ouest de Paris, comme il est fréquent à cette époque pour les troupes des milieux populaires. Les premiers aumôniers sont les abbés Aulagnier puis Bailly.

Le groupe dispose, depuis l’origine, d’un vaste enclos sis au 75, rue des Couronnes, entre la rue Julien-Lacroix et la rue Piat, sorte de terrain vague extrêmement pentu qui lui sert pour ses jeux et où devant son local surnommé "le chalet" et installé sur une petite terrasse, la 42e plante en 1931 un marronnier apporté, par le train, puis en fiacre, de la vallée de l’Oise !
Ce paradis à l’étonnant panorama restera à la disposition des scouts et donnera à la 42e, troupe par ailleurs assez discrète, un avantage certain sur ses voisines plus mal logées.

Dans le parc de la rue des Couronnes
Dans le parc de la rue des Couronnes
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En 1930 Jacques Villeminot, issu lui aussi de Montalembert, devient Scoutmestre, assisté de Jean de Moussac qui se retire en 1931. L’abbé Rey est nommé aumônier en 1932. André Bruant, et André Cazabonne (de Montalembert encore) rejoignent comme assistants en 1933.

Puis en 1934 André Cazabonne devient Scoutmestre. André Bruant, ASM est le premier chef issu du quartier. Il est relieur.

En 1935, le groupe a aussi deux meutes, 42e Paris A et B. Il est désormais autonome et produit ses propres chefs.

Mais Lhopital, qui a accepté un rôle important dans le renseignement militaire français, doit se retirer du scoutisme et quitter aussi bien son groupe que le Q.G.
André Bruant et l’abbé Kennedy, nouvel aumônier, dirigent le groupe en 1935 et 1936. Puis Henry Grall prends le relais en 1936, assisté de Louis Hacquin, qui lui succède en octobre 1938.

La 42 au rallye de district en 1938
La 42 au rallye de district en 1938
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Le coin des Chamois au chalet
Le coin des Chamois au chalet
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Louis Hacquin, a été scout à Enghien et Sarcelles Saint Brice. Assistant donc, puis CT de la 42ème à 19 ans. Avec l’Abbé Meuillet, le nouvel aumônier (qui sera plus tard curé de Saint Germain de Charonne) et avec qui il restera très lié, Louis Hacquin fonde le bulletin de Groupe « Feu de Camp » en novembre 1938.
« Aux vendanges » en septembre 1939, il réorganise la troupe qu’il confie tout d’abord à deux jeunes chefs, Henri Sellié et Yves Degardin. Puis ce dernier restant en place comme secrétaire du groupe, à Jean Le Houcq, qui vient de faire un stage à la 37ème Paris, et très vite à deux autre jeunes chefs, Paul Guyot et René Hennenfant (cf. sur le site l’article « la 42ème de la paix à la guerre »).

Louis Hacquin, alors CC du Clan du district Paris Est II, Notre Dame Sainte Marie, dont il porte le foulard
Louis Hacquin, alors CC du Clan du district Paris Est II, Notre Dame Sainte Marie, dont il porte le foulard
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Louis Hacquin rentrera ensuite à Paris et sera très actif pendant la guerre, dirigeant notamment des clans de Paris-Est regroupés sous le nom de Clan Notre-Dame Sainte-Marie, puis prenant la direction du district Paris-Est II. Il sera plus tard de 1954 à 1959, Chef du Groupe Saint-François-d’Assise, la 37e Paris, de la paroisse Saint-Germain-de-Charonne sur laquelle il réside. C’est un chef discret mais rigoureux, constant et efficace, de ces hommes sur lesquels « on peut compter ».

Les Chamois en 1939
Les Chamois en 1939
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la patrouille aînée avec l'aumônier, le Père Meuillet
la patrouille aînée? avec l’aumônier, le Père Meuillet
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On est sans information concernant le groupe pour la période qui s’étend de février 1940 à octobre 1948.

De 1948 à 1950, Yves Feldis est C.T. Il devient C.G. en 1950. Il a vingt-cinq ans. Il reprendra plus tard, en 1965, la 207e (Cœur-eucharistique-de-Jésus) en 1965.

En 1950-1951, André Bert lui succède à la direction de la troupe.

En 1952, la 42e est candidate raider. Elle gagne le concours des bases de la province, grâce à la situation de celle-ci sur son terrain boisé en plein cœur de Paris disent les jaloux.
La troupe est Raider jusqu’en 1956. La date d’investiture (en 1953 ou après) comme son numéro d’ordre, restent inconnus.

En 1959-1960, le C.T. est André Prouveroux avec Jean-Yves Maucuit comme assistant.
Le C.T. André Prouveroux se tue accidentellement lors du camp d’été de 1960.
Malgré ce drame, la troupe, soutenue par son équipe de district, (François Clément, Assistant de la 37ème, viendra épauler le retour de camp) reste ensuite active. Néanmoins, elle est petite — deux patrouilles, Lion et Castor, parfois trois.

Le chalet ayant brûlé, la troupe se réfugie sous les marches de l’église paroissiale, où existent d’assez vastes locaux, puis peut se réinstaller 51 rue des Couronnes.

En 1960, Jean-Yves Maucuit devient CT. Le grand camp de 1961 aura lieu à Concoules (Gard), là même où aura lieu le chantier national organisé par l’E.N.E., avec une troupe du quartier de la Glacière.

En 1962-1963, la 42ème comprend 25 scouts répartis en trois patrouilles.
Les Chamois : CP Alain Vuillod, SP? Alain Coiffier, Guy Benin, Daniel Thillion, Jean Paul Doarès, Alain Rolgen, Patrick d’Aillin, Alain Rey, Gérard Chauvel, Daniel Thomas.
Les aigles, CP Alain Coachon, SP Michel Koutmazoff, Bernard Biot, Denis Doarès, Alain Savoie, Alain Cristel, Jean-Claude Cristel, Daniel Saligny.
Les Ecureuils, Gérad Rolgen CP, Abel Ladjimi SP, Patrick Coachon, Christian Fevrier, Marcellin Ladjimi, Frédéric Sirreix, Jean Denis Avriez.
Trois première classes, 7 secondes classes, 9 aspirants et 6 novices. Le CT est Jean Pierre Mouveaux et l’aumônier le Père JC Legrand.

Au 15 octobre 1963, la 42ème comprend 20 scouts, deux jeunes chefs. La Maîtrise est commune avec la 17ème Paris de Notre Dame de Lourdes qui a un chef Chamarandais, Jean-Jacques Fromont.

La troupe est réformée en 1964, comme tout le district, mais elle connaît un temps de flottement.

L’abbé Jacques Poirse est nommé Aumônier du groupe en 1965. Le témoin que nous avons pour cette époque, Michel Koutmatzoff, n’en a pas souvenir, mais cite en revanche l’abbé André Mathé, qui a longtemps été aumônier de Saint-Jean-Baptiste-de-Grenelle (33e).

En 1967-1969, il n’y a plus de poste et l’unité rangers doit être relancée en 1967 par deux chefs, anciens de la troupe Alain Coachon, et Michel Koutmazoff, ex CP et SP des aigles. Alain coachon est passé au patronage Saint-Pierre, le patronage salésien de la rue du Retrait ; il cumule la responsabilité du poste avec celle de la 17e Paris de Notre-Dame-de-Lourdes. L’aumônier est l’abbé Andraud.

La 42e n’envoie plus de chefs en C.E.P. et ne campe plus après 1969. Comme Alain Coachon installe la 17e au Patronage Saint-Pierre au même moment, il est simple de supposer que 42e et 17e ont fusionné à cette occasion. Ici s’achève, toujours aussi discrètement l’histoire de la 42e Paris.

Une tentative de re-création a lieu dans la paroisse vers 1985, époque où beaucoup de tentatives similaires ont vu le jour à Paris : une meute est ouverte. Mais cette tentative n’aboutit pas.

L'église ND de la Croix
L’église ND de la Croix
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La 142ème Paris

En 1954, c’est-à-dire quand la 42e aurait été raider, existe une très éphémère troupe 142e Paris (foulard inconnu). Ce numéro a été par ailleurs celui d’une unité de Saint-Germain-l’Auxerrois en 1937.

Il n’y a apparemment pas eu d’autre doublon, en dépit de l’importance de la paroisse, mais il est vrai que toutes les paroisses alentour possédaient des groupes et que Saint-Joseph (62e) avait fondé la 125e (Bas-Belleville) à quelques centaines de mètres au sud.

Les Routiers?

On ne pas grand-chose des routiers du groupe. Hors l’existence fréquente de patrouilles d’aînés au sein du groupe, les routiers n’ont semble-t-il jamais formé de clan propre à la 42ème rejoignant plutôt les clans de district, « Roi-Albert » et « Notre-Dame Sainte-Marie ».

Le groupe disparaît donc vers 1970. Et le parc où se situait le local a été partiellement loti dans les années 1960, la majeure partie du terrain fait aujourd’hui partie du nouveau Parc de Belleville. Le fameux marronnier n’existe plus, mais la petite terrasse où se tenait le bâtiment du local accueille une aire de jeux pour enfants.

PS

Le numéro 42 est aujourd’hui porté chez les S. U. F. par la seconde troupe du groupe R. P. Doncœur, sans aucune filiation avec la 42è SDF.
La paroisse Notre-Dame de la Croix de Ménilmontant a cependant renouée avec le scoutisme. Elle abrite depuis le début des années 1990 un petit groupe S.U.F.?, la 25e, (sans filiation et sans référence à l’ancienne 25e de Montalembert).

Cet article était originellement publié sur Scout un jour, un site animé entre 2004 et 2014 par des passionnés de l’histoire des Scouts de France.

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