Peur de laisser l’enfant se débrouiller seul ?
C’est un article qui a été diffusé par les scouts norvégiens. Il est aux antipodes de ce qu’on peut lire couramment et nous ne résistons pas à la tentation de te le diffuser. Il parle de l’éducation des enfants par les parents, mais tu verras que tu peux aussi le transposer à ta vie de chef ou cheftaine.
Aucune prise de position de notre part, cet article est dans notre rubrique "Ça fait débat", à chacun de se faire une opinion : notre but est, ici, d’alimenter la réflexion.
Voici sept conseils pour faire face à l’anxiété des parents (et des chefs !) qui vient quand ils voient un des enfants sous leur responsabilité prendre des risques. Quand à 2 ans il lui prend l’envie de monter les escaliers seuls, à 7 ans la drôle d’idée d’un voyage solitaire sur son vélo, à 11 ans celle de faire des sauts très hauts avec son skate, à 15 ans de partir en vacances avec ses potes, sans adulte.
Pour le chef, on ajoutera l’explo en solo alors que visiblement, ils ne sont pas "prêts", un scout en haut de son arbres, un enfant de 8 ans avec une hache à la main, etc. : les exemples sont légion !
Et puis pour le responsable de groupe, ce n’est peut-être pas simple d’accepter de laisser partir 25 petits louveteaux? tous mignons avec des jeunes adultes de 18 ans, qu’on connait peut-être un peu trop bien ;)
L’article est en vouvoiement mais c’est ainsi qu’il est formulé dans l’article d’origine.
1. Réalisez que vous avez peur
Le premier commandement est de savoir quel est l’origine du problème. "Soyez honnête avec vous-même, ne projetez pas vos inquiétudes sur l’enfant, le plus inquiet, c’est vous", explique l’enseignante de maternelle Sondre Bjaberg.
"Les enfants sont sensibles à ce pensent leurs parents", indique la psychologue Kjersti Hildonen. "Si les parents pensent que c’est dangereux, alors l’enfant le ressent dans son expérience. Avoir des enfants à sa charge fait naitre une inquiétude à leur attention : c’est parce qu’on les aime, et c’est donc normal. La volonté de protéger est positive, mais il est important de ne pas non plus étouffer l’expression de soi de l’enfant ou de l’adolescent."
2. Soutenez l’enfant dans ses explorations
La psychologue explique que le désir d’explorer chez les enfants et adolescents est très fort. Ces moment sont très importants pour eux, et il est important de valoriser leurs réussites.
"Lorsqu’un louveteau arrive à grimper en haut de l’arbre, il attend un regard positif et un sourire encourageant. L’Homme aime être vu, partager des moments avec les autres [like ! ;) /NDLR]. Nous devons soutenir l’enfant dans ses explorations, c’est son chemin vers l’indépendance", dit Kjersti Hildonen.
3. Cessons de dire : sois prudent
Évitez de dire à l’enfant : "Maintenant , protège-toi" ou "Attention". Je préfère utiliser des phrases comme "Maintenant , tu dois te concentrer". Elles montrent sa confiance, son encouragement à la réussite, et rappelle à la vigilance de manière positive. Ils auront alors alors d’autant plus de chance de réussir, explique l’enseignante de maternelle.
4. L’enfant doit avoir le droit de se faire mal.
Bjaberg croit qu’une enfance sans blessure, ça n’existe pas vraiment. Vous devez vous attendre à quelques visites aux urgences. C’est si facile de se faire une entorse ou de tomber sur la tête.
Partant de là, les enfants devraient autorisés à se faire mal. "Si les enfants ne peuvent pas se blesser, alors quelle expérience auront-ils des choses dangereuses, comment sauront-ils ?" Demande Sondre Bjaberg.
"Maintenant, il y a évidemment une limite. Les enfants ne doivent pas être exposés au danger. Mais aujourd’hui, il est courant que les parents sauvent l’enfant AVANT même qu’il commence à chuter", explique l’enseignant de maternelle. "Trop de prévenance est source de problèmes".
5. Fermez les yeux
Une astuce est de regarder à travers vos doigts ou de fermer vos yeux lorsque votre enfant court un peu trop vite en bas de la colline escarpée, ou monte trop haut dans le terrain de jeu. Cela permet une certaine prise de distance.
"Nos craintes sont basées sur ce que nous pensons être le pire. Nous imaginons le scénario avant qu’il n’arrive, alors qu’il est très rare que ce pire scénario se produise. Quand ça se passe bien, l’enfant fait face et progresse. En tant qu’adultes, nous devons être la base rassurante et sécurisante qui permet à l’enfant d’expérimenter", dit Bjaberg.
6. Fournir une formation sur les dangers réels
Être un adulte vous fait regarder le futur, et les conséquences du présent d’une manière différente des enfants et des jeunes.
"Nous devons fournir une éducation aux enfants aux risques, mais de manière non limitante. C’est un équilibre à trouver. Il est bon que les enfants connaissent les dangers, mais il n’est pas bon de les mettre en garde au point de les rendre anxieux sur le chemin de l’école", indique Hidonen.
7. Prenez du recul
Hildonen craint que les adultes ne prennent pas assez de recul.
"Pourquoi ai-je peur ? Comment puis-je répondre à mes peurs ? À l’âge adulte, il faut travailler sur soi pour supporter leur douleur et nous devons apprendre à reconnaître quand le désastre arrive. Nous entendons partout tout le temps, que tout peut aller mal. Mais nous ne devons pas cesser de vivre", conclut-elle.
article d’origine : http://www.nrk.no/livsstil/sju-tips-for-a-dempe-foreldreangst-1.12759919, traduit et adapté partiellement au contexte scout.
Publié le (mis à jour le )
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