Histoire de la 17e Paris
Paris est II. — Sainte-Jehanne-d’Arc (Ménimontant).
Paroisse Notre-Dame-de-Lourdes (« Pelleport »).
Le groupe scout, 1924- avant 1975
Ce groupe est fondé au début de 1924 dans une paroisse qui est née en 1910 d’un patronage paroissial de Notre-Dame-de-la-Croix-de-Ménilmontant, lequel date de 1898. Ce patronage occupe les terrains du 109, rue Pelleport, un vaste quadrilatère qui atteint la rue de Ménimontant, la rue Taclet, l’actuel square de Ménilmontant. Il s’adresse aux Hauts de Ménilmontant, un quartier populaire, mais non pas déshérité, car les petites maisons avec un jardinet y sont nombreuses. Il comprend des sections de lycéens, d’écoliers, de jocistes, et donc le groupe scout. Les filles, quant à elles, avaient leur patronage en face, au 128, là où se trouvait l’église paroissiale. Le groupe ne semble pas avoir de patron particulier et se désigne lui-même sous le nom de « la XVIIe de Paris ».
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L’ancienne église du 128, rue Pelleport, doublée en 1936 par une seconde. Elles ont été reconstruites dans les années 1970 au rez-de-chaussée d’un immeuble moderne où elle est pratiquement invisible. Le patronage était un peu plus loin, de l’autre côté de la rue de Ménilmontant.
Les fondateurs sont le curé de la paroisse et André Murset, lequel était alors le SM de la première 16e Paris. Lucien Goualle, CD et véritable fondateur de Paris est, a certainement joué un rôle. Comme beaucoup de groupes anciens, la 17e Paris vit longtemps, mais ne devient pas un groupe nombreux, d’autant que la paroisse, qui était assez vaste, est ensuite diminuée par la création du Cœur-eucharistique-de-Jésus (207e) et que le groupe est concurrencé par celui des Otages (92e puis 177e Paris).
Cependant, la troupe est raider en 1952 et le reste jusqu’à la réforme de Lebouteux, qu’elle expérimente dès la rentrée de 1963. Un réel dynamisme, donc. Mais, comme la plupart des groupes de l’est de Paris, la 17e Paris disparaît au seuil des années 1970.
La troupe 17e Paris
La 17e Paris porte violet, bande orange, puis en 1930 bleu ciel plain, couleur mariale. Elle est affiliée en mai ou juin 1924. L’aumônier est l’abbé Soutif, vicaire, qui sera jusqu’à la guerre un actif créateur de groupes.
2Quelques dates2
1924. — Camp : Normandie.
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1925-1927 — SM, André Murset. Pâques 1926 : rallye de province ; la 17e forme sous-camp avec la 1ère Puteaux et trois troupes de Saint-Louis (1ère, 2e, 6e) chez le comte d’Ormesson, à Ormesson-sur-Marne. Elle se classe dans les deux premières. Pèlerinage à Longpont où l’on retrouve le père Sevin, le chef-scout et le chanoine Cornette.
1927-1928 — SM, J. Raynaud.
1928-1929 — ASM, Jacques Robin. L’aumônier est l’abbé Vinson.
1929-1930 — ASm dirigeant la troupe, Jacques Robin, avec Henri Petit, venu de première la 82e.
1931-1932 — ASm, Pierre Bonnier.
1932-1933. — SM Pierre Bonnier. ASm, Jean Barnoux.
En 1933, la meute est suspendue, la troupe n’a pas de local — y a-t-il donc un problème avec le patronage ? — bref, le groupe est sérieusement menacé. Mais la 17e survit.
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1935-1936. — ACT, Jean Thévon.
Durant les années 1930 finissantes, la 17e participe peu, sinon pas du tout, aux activités de son district, Paris-Est II. Les informations sur cette troupe sont d’ailleurs très rares.
La période de la guerre n’est connue que par le nom du chef, Gabriel Bréjeon. Ce chef, qui a ensuite dirigé le groupe, devient CD, CPr et prend de surcroît la 200e Paris à la Croix-Saint-Simon, chapelle assez éloignée de Notre-Dame-de-Lourdes, mais, malgré cette activité intense, il reste pratiquement inconnu.
1940-1944. — CT clandestin, Gabriel Bréjeon.
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1947-1948. — CT, Pierre Grandgirard, qui épouse son Akéla. Il est déclaré comme CGen 1943, sans doute par erreur.
1948-1949. — CT, Marcel Berthelot. ACT, André Paublanc, Pierre Varga.
1949-1950. — CT, Pierre Varga. ACT, Pierre Coindy.
CGen 1950, Michel Bressy. Son frère Philippe est le CT Cette famille est un des piliers du quartier ; elle a construit son immeuble du 74-76, rue Pelleport en 1912.
1950-1951. — CT, Philippe Bressy. Il cumule lui aussi avec la 200e (la Croix-Saint-Simon), malgré la distance.
1951-1953. — CT, Roger Varga, frère de Pierre Varga.
Philippe Bressy et Roger Varga sont de bons chefs. La troupe se lance avec succès vers les Raiders ; elle est investie 110e Raiders à Pâques 1952, dans une importante promotion parisienne, et elle le reste jusqu’après 1961, ce qui est assez rare.
1953-1954. — On sait par un témoignage que le CT raiders, en 1954, se nommait François B. (Bressy ? Berthelot ?) et qu’il revenait d’Indochine (y avait-il connu Pierre Huard ?) ; il était plus âgé que la moyenne des chefs de l’époque, mais il semble avoir été sympathique et ouvert.
1955 ?-1956. — CT, Marcel Lamare.
À la rentrée de 1956, la 17e doit déposer le béret, mais elle le reprend assez vite. Elle a pris à cette époque le nom de « [*Jacques Laplace*] » un ancien chef mort prématurément. Le CG est Roger Varga, qui deviendra CD de Ménilmontant en 1967-1970 ; les aumôniers les abbés Jean Mouillade (groupe) et Bernard Dénéchaux (troupe). Celui-ci est AuDE de Ménilmontant en 1961.
1956 ?-1958. — CT, probablement Robert Fromont, qui devient CT hors-cadre en 1958.
1957-1959. — CT, Jean-Claude Lamare, frère de Marcel Lamare. ACT, Jean-Jacques Fromont, Bertrand Vinson, Jean-Jacques Fromont.
1959-1960. — CT inconnu. ACT, René Cuillier, Pierre Lamare (frère de Marcel et Jean-Claude Lamare), Michel Mauchant.
1960-1961. — CT, Alain Teste, de la 200e, qui a été formé par Norbert Goudy à la 37e (Saint-Germain-de-Charonne), alors la troupe la plus dynamique du district. ACT, François Mermillod.
En 1961 toujours raider, la troupe n’a plus que dix-sept scouts. Les noms des chefs, comme on le voit, se résument à quelques fratries. Curieux contraste, donc, entre l’ambition de la troupe, la bonne qualité des chefs et les effectifs assez maigres.
1962-1964. — CT puis chef de poste, Jean-Yves Fromont, chamarandais.
La 17e fait partie des troupes qui expérimentent la réforme dès la rentrée de 1963 et la chose a lieu sans problèmes apparents, comme pour la plupart des troupes qui étaient encore raiders à cette date. La bonne équipe de chefs est très influente dans le district ; elle prend en 1965 le relais de celle de la 37e (Saint-Germain-de-Charonne), qu’une crise avec le clergé paroissial a brusquement dispersée. Ces deux équipes se sont engagées dans la réforme et tout le district est réformé très rapidement. Comme on l’a dit, Roger Varga devient CD en 1967 ; le chef de poste Patrick Corre est ACD Pionniers en 1966, et chef rangers Philippe Giron sera anidep Rangers : beau score !
Aumônier en 1965, l’abbé Marcel Baratoux. En 1966, l’abbé Pierre Richer, avec le père Bernard Turgis, salésien de la rue du Retrait. En 1967, l’abbé Francis Guillo. En 1968, l’abbé Joseph Rioual (Rangers). Cette rapidité de successions montre bien le désintérêt d’une grande partie du clergé pour le scoutisme dans les années 1960.
1964-1965. — Assistant pionniers, Jean-Louis Granger.
1965-1966. — Chef de poste, Patrice Corre, qui devient ACD Pionniers. — Chef rangers, Philippe Giron, anidep Rangers et plus tard (en 1981-1986) CG de la 177e (Otages). Philippe Giron, qui a eu une active carrière scoute, est un des historiens actuels des SGdF?.
1966-1967. — Chef rangers, Christian Sébire, chamarandais.
1967-1968. — Chef rangers, Alain Coachon.
1968-1969. — Chef de poste, Philippe Sébire, chamarandais, frère de Christian Sébire. — Chef rangers, François Giron, frère de Philippe Giron. Assistants rangers, Christian Ancelin, Jacques Boudoux, Philippe Joubert.
1969-1970. — Chef rangers, Philippe Joubert.
En 1970, le local déménage au patronage salésien de Saint-Pierre, 15, rue du Retrait, dont provenait un de ses aumôniers, parce que le vieux patronage du 109, rue Pelleport est loti. C’est en fait tout le quartier qui est reconstruit, Notre-Dame-de-Lourdes comprise. Le patronage Saint-Pierre, qui est sur le territoire de Notre-Dame-de-la-Croix, est très important, mais ne semble pas avoir possédé de groupe jusque-là.
Mais à partir de 1970, l’élan retombe. On a un nom de chef de poste en 1975 (Jacques Schneider, qui habite à Bondy), mais le groupe est absent d’une liste de groupes parisiens dressée à la rentrée de la même année.
2Le clan routier2
Le clan, en formation en 1930, est intégré en 1934 au clan de Paris-Est II (« Roi Albert »). Les routiers? restent très fidèles à ce clan, qui est longtemps connu sous le nom un peu curieux de « Notre-Dame Sainte Marie », puis, moins poétique, de « Ménilmontant nord ». La 17e lui donne plusieurs chefs jusqu’aux années 1960. Voyez aux clans de district.
Et ensuite...
La 17e disparaît entre 1970 et 1975. Une mention isolée en 1986, correspond peut-être à une tentative de recréation.
La double église Notre-Dame-de-Lourdes, rasée, a été remplacée par un immeuble de rapport sous lequel l’entrée de la nouvelle église est d’une extrême discrétion. Le patronage Saint-Pierre, quant à lui, est toujours bien vivant ; resté associé à Notre-Dame-de-la-Croix-de-Ménilmontant, il est surtout connu pour son important théâtre où se donne chaque année La Passion de Ménilmontant. C’est un des vestiges de l’ancien Ménilmontant, quant à la rue Pelleport, elle est aujourd’hui méconnaissable.
Cet article était originellement publié sur Scout un jour, un site animé entre 2004 et 2014 par des passionnés de l’histoire des Scouts de France.
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