Le scoutisme, école de leadership

Le leadership par le service, le secret des chefs scouts

Un scout canadien, Camille Genest, ancien chef de la troupe Saint-Louis, 7e Québec, décrit sa vision du scoutisme, école de leadership.

Nous le reprenons ici pour archive mais nous t’invitons à consulter l’article sur le site d’origine, Libre Opinion. Les commentaires de l’article sont également intéressants à une période où, au Canada, plusieurs visions de scoutisme se confrontent, entre un scoutisme plutôt traditionnel d’un côté, et un scoutisme à l’anglo-saxonne de l’autre (en très résumé :) ).

Le 22 février, les scouts à travers le monde soulignent l’anniversaire du fondateur de leur mouvement, lequel constitue encore aujourd’hui une formidable école de leadership. Au moment où plusieurs pays sont confrontés à une crise de leadership, tant dans le secteur public que dans le secteur privé, on mesure l’importance de toute contribution sensible au développement de l’excellence et à la réduction de la médiocrité de ceux et celles qui sont appelés à diriger.

Partout, on cherche de véritables leaders. Ils sont rares. Les grandes sociétés sont disposées à payer une fortune pour retenir les services de femmes et d’hommes qui savent analyser des situations complexes, prendre des décisions judicieuses, donner des ordres, déployer des ressources pour atteindre des objectifs audacieux, former et mobiliser des équipes gagnantes, conduire des projets, planifier, organiser et contrôler dans des contextes difficiles. Plutôt que de former des chefs, des écoles de management préfèrent investir dans les gadgets technologiques pour développer des techniciens, des technocrates ou des bureaucrates. Le déficit de leadership actuel de plusieurs grandes organisations, publiques ou privées, freine leur progrès à court terme et met en péril leur survie à long terme.

Comment le scoutisme forme-t-il des leaders ? Par sa méthode pédagogique centrée sur le service. Le leadership s’y exerce au service des autres, pour le bien de la collectivité. Ce qui est recherché par l’engagement (la promesse scoute), la vie en équipe (le système des patrouilles), l’organisation des camps, des aventures et des projets, c’est de faire découvrir aux jeunes le service du bien commun. L’adulte chef scout, pour sa part, est un leader porteur d’un projet. Il sait écouter et comprendre, être patient, faire preuve d’empathie et de persuasion dans le but d’être lui-même au service des membres de son unité scoute et de ses concitoyens. Le rêve du scoutisme est de construire une société meilleure, plus juste et plus chaleureuse. Le moyen choisi pour y parvenir consiste à renforcer chez ses membres la capacité et le goût de servir, et à créer de cette façon un effet d’entraînement convaincant et durable.

Or, le leadership véritable, pour l’essentiel, est fondamentalement collectif. Il se définit par le service. Le leader authentique est un serviteur de l’intérêt général. Il sait prendre en compte les besoins et les priorités de l’ensemble dont il assume la charge. Il y met un soin particulier. Sa contribution spécifique, faite de vigilance et de vision, amène un changement de gouvernance, laquelle permet à toute personne faisant partie du groupe de devenir plus sage, plus libre et plus autonome. Cette personne devient de cette manière plus à même de servir à son tour la société.

Au sein d’une puissante école de leadership, chaque aventure fournit aux scouts l’occasion de se dépasser, d’apprendre à se connaître et de découvrir le monde. Du coup, le mouvement scout trace une route de liberté à 28 millions de jeunes dans 155 pays.

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