Mes jeunes ont leurs règles : 5 conseils aux chefs !
Chef ou cheftaine, on est facilement maladroit face aux jeunes filles que l’on encadre et qui ont leurs règles. Voici 5 belles consignes, règles d’or à suivre tant bien que mal !
Intitulées ainsi, elles paraissent simplement évidentes et n’apportant rien. Que tu sois chef ou cheftaine, on espère qu’elles t’aideront néanmoins à gérer au mieux ce moment pas évident dans la vie d’une jeune, surtout lorsque ce sont ses premières règles … ce qui peut toujours arriver en camp !
1. Écouter
Quand on encadre des jeunes filles en âge d’être réglées, la probabilité qu’elles aient effectivement leurs règles pendant le camp est toujours supérieure à ½. BREF, pars du principe que tes jeunes vont avoir leurs règles pendant le camp. Même si tu es chef ou cheftaine 8-12 ans, il est plus que probable que tu aies un jour à gérer cette situation : et plus les règles arrivent tôt, moins la jeune fille pourrait être préparée à cet événement. Ce sera donc à toi, adulte référent, de l’accompagner dans ce moment de sa vie.
Être à l’écoute, c’est évident.
Que tu sois chef ou cheftaine, tu as une expérience des règles différente (voire nulle) de la guide qui s’adresse à toi. Tu auras donc plus ou moins l’habitude, et plus ou moins de repères pour l’aiguiller. Ne minimise pas sa douleur, ce n’est pas parce que tu es une cheftaine réglée que tu sais ce qu’elle peut ressentir ! Il vaut donc mieux agir avec bienveillance et être à l’écoute de celle qui se confie à toi, essayer de voir avec elle si c’est comme d’habitude, ce qu’elle fait d’habitude et d’adapter les activités si nécessaire !
L’astuce pratique : il est normalement écrit sur les fiches sanitaires de liaison si l’enfant est réglé ou pas et ainsi, tu as la possibilité d’anticiper les guides ou éclaireuses susceptibles d’avoir leurs règles pour la première fois ! Là encore, les premières fois sont vécues de façon très différente selon l’âge et les personnes : sois attentif !
2. Respecter
« Haha t’es vraiment super pénible, tu as tes règles ? »
Cette remarque est interdite, tout le temps, toujours. C’est non négociable et c’est tout. Et ouais :-)
Oui, c’est vrai : les règles nous font mal, nous fatiguent et font suite à de variations de taux d’hormones... mais non, cette blague n’est pas drôle et peut mettre des personnes mal à l’aise.
Donc oui, certaines personnes peuvent rire à cette blague, mais ça ne vaut pas le coup d’en faire rire un pour en vexer, froisser, gêner quinze. Même si tu es une fille, même si tu as tes règles. Et n’oublie pas : une blague faite par un chef sera très probablement reprise par un (ou dix !) jeune(s) dans les minutes / heures / jours qui suivront, alors autant limiter la casse dès maintenant :-) !
Plus précisément, on insiste ici sur l’importance du respect de la pudeur et de l’intimité de chacun. Un jeune se confie à toi : à toi de faire en sorte de ne pas lui faire regretter. C’est du bon sens !
Pour cela, il faut capter les alarmes que l’on te donne.
Pour rappel, les mots-clés d’une fille qui a ses règles mais qui ne veut pas le hurler devant tout le monde : « être indisposée » ou « avoir mal au ventre » avec un regard lourd de sous-entendus. Certaines peuvent être mal à l’aise à prononcer le mot « règles » et ne le diront jamais comme tel mais une fois que tu les as mises à l’aise, t’en parleront sans problème — plus facilement encore si tu es une cheftaine.
Le faux-pas est facile à faire. Organiser telle épreuve des olympiades dans le lac et obliger chacun à participer, c’est oublier certaines jeunes filles qui n’auront peut-être pas très envie de se mettre en maillot ce jour-là ! Une fois encore, évitons toute maladresse « ah oui, t’as tes règles : tu ne peux pas te baigner... ».
Dans le même sens, même si l’on se doit d’éduquer chacun à ce que sont les règles, il ne faut pas oublier que ce sujet peut mettre certains dans l’embarras, pour les unités co-éduquées. Si le sujet doit être public, c’est aux jeunes concernées d’en décider. La vigilance est de mise dans ces cas-là : le juste milieu est à trouver, ni sujet tabou, ni sujet qui revient en permanence !
3. Anticiper et équiper sa pharmacie
Jeter un coup d’œil avant de partir au camp aux fiches sanitaires de liaison n’est pas une mauvaise idée : en plus des précisions et conseils que les parents te donnent, tu peux y lire les jeunes qui sont déjà réglées et celles qui ne le sont pas encore !
Ensuite, prévois toujours des serviettes hygiéniques et des tampons dans la trousse à pharmacie pour dépanner : ça évite de dévaliser la cheftaine ou des jeunes qui en auraient eu besoin plus tard.
Note bien que souvent, les jeunes filles qui ont pour la première fois leurs règles préfèrent commencer par des serviettes hygiéniques. De plus il vaut mieux prévoir des serviettes hygiéniques un peu trop absorbantes (et avec des ailettes !!!!) que pas assez ! Et donc plutôt une marque reconnue et confortable que des premiers prix.
N’hésite pas à mettre également quelques tampons (avec applicateur pour les premières fois c’est plus facile) en cas d’activités aquatiques.
Enfin, n’hésite pas à préciser avant le camp, qu’il y en a ce qu’il faut dans la trousse à pharmacie en cas de besoin ! Cela n’empêche pas de lancer à la ronde un "quelqu’un a-t-il besoin de quelque chose ?" avant d’aller faire les courses et dans ce cas, note tous les détails de marque, modèle, couleur car même les meilleurs s’y perdent.
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4. Être soucieux de l’hygiène
Ce n’est pas seulement appeler l’équipe des Impalas pour aller à la douche à l’autre bout du camp. Selon l’âge, il faut plus ou moins être derrière le dos de ses scouts pour qu’ils aillent à la douche régulièrement.
Mais s’assurer de l’hygiène de ses jeunes, c’est aussi mettre en place les installations pour. Avoir des douches individuelles ou au moins non mixtes avec un minimum d’intimité : c’est important.
L’idéal est que chacun puisse se laver entièrement nu, chaque jour. Faire des sanitaires non mixtes est également une très bonne idée : en fait, c’est obligatoire. :D Qui n’a jamais paniqué à l’idée que quelqu’un ouvre la porte alors qu’on est tranquillement installé ? Bon, alors imaginez si vous êtes en train de changer de protection... Voilà, c’est gênant hein ?
Enfin, un trépied pour installer un robinet près des feuillets n’est pas non plus du luxe, simplement de l’hygiène — et puis si on peut éviter la gastro...
Un dernier point important : veille à ce que toutes les filles d’une équipe soient bien d’accord en début de camp de la marche à suivre : parfois, elles voudront se changer dans la tente, mais n’auront pas de poubelle, et donc cacheront leur protections usagées dans un sac plastique enfoui au fond de leur sac... Et risqueraient de l’y oublier. Il est donc capital que ces éléments soient abordés en début de camp, pourquoi pas en conseil d’équipe avec un chef ?
Pour les itinérances / randonnées, les sacs pour couches bébé peuvent être d’une grande utilité pour stocker les protections usagées jusqu’aux prochains sanitaires ou poubelles.
5. Ne pas s’inventer médecin
Chaque personne est souvent assez familière avec ses propres douleurs de règles. Et pourtant, cela peut évoluer dans le temps ou différencier d’une fois sur l’autre. Une étude récemment affirme que les règles pourraient faire "aussi mal qu’une crise cardiaque" (je n’ai pas trouvé la source de l’étude en question, je m’en excuse). Bref, nombre d’entre nous prennent des anti-douleurs régulièrement.
Cependant, tu n’as bien souvent pas le droit de donner des médicaments aux jeunes sans ordonnance. Assure-toi donc que chaque guide réglée est équipée d’une ordonnance du médicament qu’elle prend habituellement, même s’il peut se procurer sans ordonnance donc. En cas de nouvelles règles ou de règles anormalement douloureuses, essaye d’abord la bonne vieille bouillotte. Mais si la douleur persiste, c’est-à-dire qu’elle dure plusieurs heures ou qu’elle empêche les activités habituelles : n’hésite pas à demander conseil, car pour tout ce qui touche à la médication l’avis d’un spécialiste est indispensable. En effet, il vaut mieux ne pas prendre « au pif » et se planter, la plus grosse erreur serait de donner une aspirine à une jeune qui a des douleurs de règles : l’aspirine fluidifie le sang et pourrait provoquer une hémorragie potentiellement grave !
Si des jeunes filles ont leurs règles trop longtemps (plus de 8 jours) ou se réveillent la nuit pour changer de protection, ce n’est pas forcément grave mais ce n’est pas normal, il est nécessaire de voir un médecin !
Enfin, si tu es un chef et que tu as des guides dans ton unité, tu as donc forcément au moins une cheftaine dans ta maîtrise : et bien détrompe-toi, ce n’est pas « son » affaire, mais celle de toute votre équipe ;-)
Bref, quelques petits outils et rappels qui peuvent être bien utiles avant un camp avec des jeunes filles en âge d’être réglées !
Par ailleurs, tu trouveras là d’autres conseils à destination des concernées :
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