Plate-forme surélevée
Plate Forme de Serquigny
La plateforme surélevée reprend les techniques de la tente surélevée mais avec un maillage complet du sol.
Introduction
Cette gigantesque plate-forme aurait pu accueillir quatre tentes trois mâts...
Surface : 7,5 x 4,5 m²
Hauteur : 3 m
Bois : 140 arbres et arbustes environ (à reserver à un camp en pleine forêt, donc...)
Tu trouveras ici les différentes étapes de la réalisation, avec une tricherie pour faciliter l’illustration : la table et le comptoir situés en dessous ont en fait été construits en dernier.
Etape 1
Choix de l’emplacement
On peut choisir un endroit où il y a quatre arbres, disposés en carré ou en trapèze.
On pourra ainsi se faire une plate-forme carrée, au milieu des arbres, en prenant appui sur chacun d’eux.
Une plate-forme pèse assez lourd, c’est pourquoi s’appuyer sur des arbres est toujours sympa, quand c’est possible : même s’il n’y a qu’un arbre, le point d’ancrage limite tous les mouvements d’oscillations.
Préparation de la structure
En se servant des hautes branches des arbres pour passer une corde, hisser deux traverses sur des piliers préalablement dressés le long de ceux-ci.
Remarque : il est aisé de travailler avec trois arbres en appui seulement : il suffira de "planter" un pilier.
Etape 2
Construction de la structure
Placer les perches pour la structure sur les piliers. Le but est de permettre de supporter une claie dont le diamètre moyen est très courant dans le bois où l’on se trouve... en clair pour faire la claie, il faut avoir du bois, et pour en avoir en abondance, on le prend pas trop gros ; donc il faut que la portée de la claie soit aussi faible que possible.
Sur le schéma ci-dessus on voit que quatre claies indépendantes et parallèles vont constituer le plancher de la plate-forme. On mettra deux perches parallèles aux jonctions de la claie afin d’éviter tout chevauchement.
Utilisation d’une "grue"
Le principe de la grue est de soulever une charge par le haut. Dans ce cas, la grue, fort rudimentaire, consiste à passer une corde dans une branche d’arbre, puis à tirer dessus.
Utilisation d’une chèvre
Une chèvre est un assemblage de deux perches avec un brelage très solide. Ces deux perches permettent de porter une troisième, que l’on veut mettre en place, mais qui doit être positionnée plus haut que la hauteur humainement atteignable.
Le plus souvent on utilise les chèvres pour dresser un mât ou un pilier.
Etape 3
Construction de l’échelle
L’échelle a été construite juste avant de poser la claie. Elle se constitue de deux perches porteuses en bois dur, et d’échelons. Afin de pouvoir l’utiliser inclinée à 60° les perches porteuses ont un diamètre minimum d’une paume et une phalange (10 cm) pour éviter trop de souplesse. Les échelons sont fixés simplement par des brelages.
L’emplacement de l’échelle a été choisi à l’interieur de la structure pour éviter un inésthétisme :). Son inclinaison permet de monter et de descendre comme s’il s’agissait d’un escalier, pour un confort d’utilisation optimal.
Sur l’image, on peut comprendre la conséquence de la disposition de l’échelle sur la structure : chaque claie est supportée indépendamment par deux traverses porteuses. Sous la première claie, que traverse l’échelle, une traverse a été ajoutée, elle vient renforcer la structure, car la claie est assez large, et sert, au niveau de l’ouverture, de support à une claie plus petite.
Bien sûr, cette disposition de l’échelle ne fait pas gagner de place utile : la partie de la claie isolée du reste de la plateforme par l’échelle est peu utilisable. A toi de placer cette échelle où tu le désires !
Construction de la claie
Une fois l’échelle construite, commencer la première claie.
C’est un moment assez long dans la construction d’abord parce qu’on a hâte de finir et de visiter, ensuite parce qu’on ne peut avancer qu’au rythme de sa scie.
Les perches, une fois préparées, sont posées à la suite les unes des autres sur le premier quart de claie, puis, une fois le premier quart de claie posé, elles sont lancées sur les quarts suivants au fur et à mesure de leur arrivée.
La vitesse de construction dépend donc entièrement de la dextérité des bûcherons. La quantité de bois consommée à ce moment est assez colossale, et il faut quand même être conscient qu’il faut un minimum de vingt-cinq ans pour que les arbres atteignent la taille d’une perche de claie !
Le diamètre des perches utilisées est très variable : sur ce qui doit devenir la terrasse elles sont assez grosses afin de pouvoir se déplacer de façon aisée, et à l’emplacement de la tente elles sont plus fines, la présence d’un matelas de paille permettant une meilleure répartition du poids. Enfin les quelques perches qui sont mises derrière l’ouverture de l’échelle sont juste posées pour l’esthétique, les moins épaisses conviendront donc.
Etape 4
Le mobilier du rez de chaussé
Afin de profiter pleinement des possibilités offertes par la plate-forme, on peut souhaiter aménager celle-ci sous forme de "duplex", on trouve donc :
– une entrée
– une salle
– une chambre
– un dressing
– une terrasse
Les équipement ci-dessous sont donc facultatifs, et dépendront du courage et des ressources restants aux bûcherons !
La table du rez-de-chaussée occupe la moitié de la longueur de la plate-forme, pour une largueur d’environ 90cm, ce qui permet de disposer d’un grand espace de travail.
Les bancs
Les bancs sont réalisés à partir d’un très gros tronc, ceci afin de bénéficier d’une assise confortable.
Le Comptoir
Il sert de délimitation entre la "salle" et la "cage d’escalier" et permet en plus de déposer toutes sortes d’objets.
Sur la photo, ci-dessous, on remarque que la hauteur de ce comptoir permet en plus de placer une vache à eau à hauteur fort agréable.
A l’extrémité de la table, un filet est installé pour servir de vide-poches. On recommande cependant vivement l’usage d’une bannette en plastique pour pouvoir déposer tous les objets de petite taille dont nous nous chargeons sans cesse.
"Planter" la tente
Bien sûr, pas question d’utiliser nos sardines sur la structure... mais la ficelle nouée sur les perches jouera ce rôle, si ce n’est mieux, au moins aussi bien !
Mais revenons sur l’avant-montage... Afin de pouvoir dormir de façon confortable sur une plate-forme en bois, constituer un lit de paille et de petites branches (on en a en à profusion, avec les branches des arbres abattus).
Pour éviter d’avoir de la paille partout, on peut construire avec des perches un encadrement à la tente, de la taille du tapis de sol et qui fixe l’épaisseur du matelas (en blanc sous la tente sur le schéma).
Enfin, il faut signaler un risque : à moins de sacrifier le dos d’un des campeurs, il faut très bien soigner l’étape de la construction de la claie, pour que les jointures de claies ne présentent pas de branches qui dépasseraient, car si cela se produisait, aucun matelas végétal ne pourrait masquer la bosse ! Tout ceux qui ont déjà dormis sur une bosse comprendront ce propos...
Touche finale
Le must du luxe est alors une tente "faite maison". D’une part, celle ci est composée d’une tente de six et d’un double toit de 8, ceci afin de disposer d’une avancée permettant de ranger (ici encore) un peu de bazar.
D’autre part, la tente est surmontée d’un double toit de 8 permettant de disposer d’un "dressing" parallèle à la tente, ainsi que d’un balcon alpin donnant sur la forêt.
Source : troupe Ve Rouen
Publié le (mis à jour le )
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