« J’ai d’abord été louveteau^? de huit à douze ans, puis scout, de douze à seize. De mon passage chez les louveteau, je garde peu de souvenirs. C’était en 1955 à peu près. Comme je m’ennuyais le jeudi, ma petite maman a dû me dire : "Ça serait bien que tu ailles te balader dans les prés, prendre l’air à la campagne." Il n’en a pas fallu plus pour que je devienne louveteau.

Chez les scouts, j’étais dans la patrouille des Gazelles, ça, je m’en souviens bien, et la troupe c’était la "Quatrième Lille". Le local était juste à côté de chez moi.

Je garde encore des souvenirs des longues marches de quatre-vingts kilomètres dans les Vosges.On râlait un peu au départ, parce qu’on était chargé de tout notre barda, mais c’était l’occasion de voir du pays. J’aimais bien le côté "camps", même si on mangeait très mal.

Moi, j’étais plutôt cuisine. Je faisais la tambouille...enfin, j’essayais, parce qu’avec un feu de bois dont on ne peut pas approcher la gamelle parce qu’il fait trop chaud... ce n’était pas de la cuisine trois étoiles ! En revanche, il y a des choses que je n’ai jamais réussi à apprendre : les nœuds, par exemple, c’était toujours une catastrophe. Je ne sais toujours pas lacer mes chaussures !

Comme j’étais un vrai citadin, personne dans ma famille n’ayant de maison à la campagne, ça a été pour moi l’occasion de découvrir la nature. Je n’aurais peut-être jamais vu de ferme, ni de basse cour, ni de vaches, si je n’avais pas été scout... »