Le minimum commun
Savoir vivre ensemble quand on est éclaireur israélite
Le monde juif est divers en terme d’origines, de cultures et de pratiques. Alors quand il a fallu faire une association scoute pour tous les juifs de France, il a fallu s’entendre sur un minimum de pratique.
Histoire (très) abrégée du judaïsme
En Europe on retrouve principalement deux communautés juives : les Séfarades et les Ashkénazes. Les Séfarades vivaient en Espagne et au Portugal au 15è siècle et ont été chassés lors de la Reconquista, ils se sont alors dispersés vers l’empire Ottoman (l’actuelle Turquie) puis ont continué à se déplacer et, au début du 20è siècle on en retrouvait dans tous le Nord de l’Afrique. Les Ashkénazes sont une population qui vivait originellement en Europe de l’Est et qui se sont dispersés au 20è siècle, du fait des persécutions antisémites.
Une diversité dans le judaïsme
En plus des diversités de communautés entre Séfarades et Ashkénazes, de nombreuses questions ont aussi été des facteurs potentiels de divisions entre juifs. La question de la pratique religieuse et de l’interprétation des interdits et obligations de la religion (entre juifs orthodoxes et juifs religieux), question qu’on retrouve dans à peu près toutes les religions en est un. La question du Sionisme (le fait de vouloir ou non un Etat juif au Proche Orient et de vouloir ou non émigrer en Israël), la pratique ou non de la religion (le judaïsme étant une identité culturelle et pas seulement religieuse, il existe des juifs athées) en sont d’autres.
Une recherche d’équilibre
En 1932, lors d’un Conseil National (ce qu’on appelle dans d’autres associations une Assemblée Générale), Edmond Fleg (surnommé "Chef Fleg"), demande la mise en place d’un texte appelé le "Minimum Commun" afin que chaque enfant juif puisse se sentir à sa place chez les EIF (le nom de l’association à l’époque). Le texte a depuis évolué à la marge et est régulièrement rediscuté mais le principe reste le même.
5 points d’attention
Le minimum commun se décline en 5 points :
– La prière : les EEIF? prient le matin et le soir, en chantant des prières en Hébreu (la langue liturgique du judaïsme). Les jeunes juifs et juives ne lisant pas l’hébreu sont accompagnés pour aider à lire les prières.
– La Cacherout : Le judaïsme impose le respect de nombreuses règles (notamment alimentaires) prescrites par la Torah. Le minimum commun demande que la nourriture soit cachère (conforme aux prescriptions) et qu’on dise la bénédiction avant de manger.
– L’étude : chaque matin un temps spirituel est organisé, la PJ (Page Juive) durant l’office de prière, où l’on partage un enseignement de la Torah. Afin de rester ludique les activités, les récits, les jeux aident à comprendre ces messages.
– Le Chabbat : Chabbat est le jour sacré des juifs : du vendredi soir au samedi soir, la journée est destinée à louer D.ieu. On s’habille bien, on coupe tout ce qui est électrique. Le vendredi soir, à la tombée de la nuit, on commence par un grand office avant de dîner dans la pénombre du camp. Le samedi matin, à nouveau on a un office puis un grand repas et l’après-midi est dédiée à l’Oneg, une activité spéciale de Chabbat.
– La Tsedeka : à l’occasion des fêtes juives, les EEIF en profitent pour faire acte de "Tsédeka" (un mot hébreu signifiant solidarité). Pour Hannoukah (une fête joyeux qu’on compare souvent à Noël), il y a des collectes de jouets pour les enfants qui ne peuvent s’en offrir, pour Pessah (la Pâque juive) des colis alimentaires sont réalisés et enfin pour Pourim (une autre fête) des paniers, appelés Michloah Manot sont envoyés à ses amis afin de renforcer les liens dans la communauté. Au long des actions de l’année aussi, une attention particulière est portée à l’entraide dans les thématiques des projets.
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