Berlin 1961, au moment de la séparation et de la construction du mur. Hans Conrad Schumann fuit le secteur russe, lâchant son fusil pour mieux sauter. On note un photographe au premier plan qui aura guetté des heures durant le soldat qu’il sentait hésiter. Devenu héros pour l’Ouest ; il a aujourd’hui un monument à Berlin reproduisant l’instant de la photo. La force de la photo réside dans la persévérance du photographe qui a su rechercher l’événement, l’attendre et saisir l’instant décisif. Il aura été prévoyant jusqu’à faire la mise au point sur les barbelés une heure auparavant, et n’a eu le temps de prendre qu’une seule photo.

Cette photo marque par sa force, par le désespoir marqué des enfants, et le semblant d’indifférence des soldats. la version originale montre d’avantage le nuage du bombardement au napalm à l’arrière plan. Elle est saugrenue, de par la présence de la fille nue, mais c’est elle qui raconte le mieux la violence du bombardement. L’absence d’adultes autre que soldats marque le caractère inopportun du bombardement et fait de cette photo une arme contre le conflit.

« Tank man », élu comme étant un des cent hommes plus influents du 20ème siècle, seul avec ses sacs de courses stoppe la progression d’une colonne de blindés lors de la répression du mouvement estudiantin de Tien An Men en 1989 en Chine. La scène est photographiée et filmée. D’un point de vue purement photographique, plusieurs choses font la force de l’image, le contraste très fort entre l’homme seul et la colonne de chars. C’est sur ce contraste qu’est bâtie la photo qui tend à minimiser au maximum l’homme seul. La route intégralement vide, et la diagonale pleine. La photo est prise avec un angle suffisamment grand pour mettre d’avantage en évidence le vide qui entoure la colonne et l’homme de Tien An Men. Le point de vue du photographe situé en hauteur, renforce d’autant l’impression de faiblesse de l’homme.