10 conseils pour réussir son crowdfunding

Lancer une campagne de crowdfunding, c’est appeler un public large à participer au financement de son projet. Les ainés, les compagnons ou les routiers? sont les plus intéressés pour financer leurs projets.

Découvre les 10 astuces qui te permettront d’avoir la meilleure campagne possible. C’est la qualité de ton projet et ta capacité à fédérer autour qui fera le reste. Et qu’on soit clair, les retours sont unanimes : ce type de campagne de financement demande beaucoup d’énergie, tu es prévenu :)

Avertissement

Le crowdfunding est un moyen de financement des projets ainés. Attention, ce n’est pas le financement miracle, nous en parlions ici :

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Le crowdfunding, aussi appelé financement participatif, est basé sur le vieux précepte : "les petits ruisseaux font les grandes rivières". De (…)

Attention aussi. Entre la création de l’article, et sa mise à jour en 2016, nous avons aussi constaté les choses suivantes :

  • Exceptionnels sont les projets qui arrivent à atteindre une cible plus large que son 1er cercle d’amis et sa famille. Quasi jamais aucun projet n’obtient de financements de la part de gens qu’ils ne connaissent pas. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’ils sont aujourd’hui interdits de diffusion sur le Cercle Scout : cela pollue la lecture de tous pour aucun clic en réalité. Sauf les amis, qui de toute façon l’avaient déjà vu par d’autres canaux.
  • Ce mode de financement est un moyen facile depuis son canapé pour aller chercher de l’argent, que le compagnon? ou l’ainé aurait de toute façon obtenu en allant voir les gens. Le risque de cannibalisation des autres ressources décrit plus bas se constate effectivement.
  • Si tu proposes des contreparties, tu te dois de les envoyer et de les respecter, donc de les budgéter si tu dois les acheter. Très nombreux sont les crowdfunding qui ne respectent pas leur promesse, handicapant alors les équipes compagnon suivantes. Cela se sait. Dans certains groupes scouts, les parents non proches des compagnons ou ainés ont cessé de financer les projets.

Enfin, en équipe ainé ou compagnon, ce mode de financement peut permettre une réflexion :

  • Par le fait d’avoir du mal à sortir du 1er cercle de soutiens, ce mode de financement marche particulièrement bien pour les équipes compagnon et ainés qui sont dans un milieu plus aisé. N’est-il pas devenu, de fait, un moyen de financement assez inéquitable ?
  • Si le crowdfundind marche si bien, est-ce que ce n’est pas d’abord lié au la défiscalisation rendue possible des dons pour les EEUDF? et les SGDF? ? Si tu demandes une gestion saine des finances de l’Etat, est-ce que tu ne profites pas un peu du système de déduction fiscale pour un sujet qui te tient à coeur, certes, mais qui n’est peut-être pas prioritaire par rapport à nourrir des gens dans le besoin, etc. ?

Vous avez une veillée de 4h, bon débat ! :)

1- Construire une communauté autour de son projet avant le lancement

Un projet doit d’abord être crédible. Crédible dans son contenu, crédible par ses porteurs. Bref, on doit te faire confiance.

Lancer une campagne de financement alors que personne ne connait le projet, c’est se créer un handicap. Un projet décollera d’autant mieux que la crédibilité est déjà acquise.

Alors, bien avant le lancement de la campagne, parle largement autour de toi du projet, à quel point il est so cool, si bien construit par des gens hyper formidables en plus, vous !

Cette communauté sera ensuite un excellent relais de ta campagne de collecte de fonds avec le slogan "soutiens ce projet, ce sont des gens de confiance, tu peux y aller !".

C’est probablement la chose la plus importante. Trop nombreux sont les crowdfunding qui sortent de nulle part. N’ayant pas fédéré avant autour du projet, il ne sortira pas de tes premiers cercles.

2- Bien choisir sa plateforme de crowdfunding

Là encore pour convaincre, il faut être crédible. Et pour cela, ne choisis pas une plateforme de crowdfunding que personne ne connait. Sur les projets associatifs, des plateformes comme Ulule.com sont connues et reconnues. Si tu en as vu passer souvent d’autres, tu peux aussi les choisir. Mais ne choisis pas une plateforme inconnue : ton projet peut inspirer confiance, mais tu es bloqué si le donateur n’a pas confiance en la plateforme.

Les plateformes ont des services différents qui peuvent orienter ton choix :

  • le niveau de commission prélevé sur le projet,
  • la gestion de fin du projet : si l’objectif de la campagne de fond n’est pas atteint, que se passe-t-il ? Chez Ulule.com, l’opération est annulée, sans frais. Chez d’autres, tu peux récupérer la mise partielle, moyennant une commission plus forte.
  • les langues : réfléchis bien au public ciblé et à sa langue. C’est aussi bien que la plateforme puisse permettre des dons dans plusieurs langues.

Les SGDF et les EEUDF ont noué un partenariat avec KissKissBankBank, avec l’émission de reçu fiscal automatique pour les dons. Plus d’infos ici pour les SGdF>>> et là pour les EEUdF>>>.

3- Définir un objectif réaliste

Le montant visé doit être réaliste et atteignable. Ne compte pas financer tout ton projet avec le crowdfunding, seulement une partie. Après avoir fait ton budget, analyse combien tu penses pouvoir avoir de soutiens, et le don moyen. Sur un projet scout local, il parait difficile d’obtenir plus de 2000-2500€ par exemple : ça nécessite 20 personnes à 100€ ou 200 personnes à 10€. Faut les trouver ! Ce chiffre est un exemple, il est très dépendant de ton réseau. Il vaut mieux une plus petite campagne qui dépasse l’objectif, qu’une campagne trop ambitieuse qui ne l’atteint pas.

La durée doit être déterminée avec soin. Ne prévois pas une campagne trop longue, tu n’arriveras pas à l’animer. On parle souvent de 45 jours, mais observe aussi à quelle date elle finira, où sont les vacances scolaires, les fêtes, etc ...

La date de la fin de campagne est un moment important. Evite qu’elle ne tombe à un moment où personne ne sera accessible (vacances, Noël, etc ...). Autre point important, il y a des périodes dans l’année, où les gens n’ont globalement pas d’argent : septembre avec le retour des vacances, la rentrée, les impôts, janvier avec les soldes et la sortie des dépenses de Noël.

4- Viser un public large, et pas son public habituel.

Idéalement, une campagne de crowdfunding vient en complément des dons déjà perçus par ailleurs. Complément parce que tu as épuisé toutes les possibilités de dons à association d’utilité publique, complément parce que tu fais une communication en dehors de ce public de donateurs "habituels", par exemple, en ciblant son réseau éloigné géographiquement (amis, famille, etc ...).

Viser un public large, ça veut aussi dire viser hors scoutisme. Alors, bannis tout jargon, toute présentation obscure pour un non-scout.

Elle permet aussi à des amis non scouts de donner un coup de pouce. Souvent symbolique, mais les petites eaux font les grandes rivières.

5- Présenter de manière précise son projet

Vient le moment de lancer sa campagne, comment convaincre ?

Présenter de manière hyper précise son projet est un atout. Pense "Quoi, Qui, Où, Quand, Comment, Pourquoi". Toutes ces questions doivent avoir des réponses présentées. Utiliser des photos est un gros plus : "ici, il y aura l’école qu’on va aider à construire". Et n’oublie pas le jocker Internet que nous appelons entre nous à LaToileScoute : le point chaton? ! Des photos des gens heureux, des enfants que tu vas aider, de vous en action, ça donne envie d’aider ! Oublie les photos institutionnelles coincé posé : tu es sur internet. Il faut donner envie de donner, dans la joie !

Présente aussi ton budget de manière précise, budget dans lequel tu as intégré bien entendu la commission de ta plateforme de Crowdfunding, mais aussi le coût des contreparties !

Enfin, chez nous les scouts, on n’aime pas tellement les spectateurs. Démontre alors que l’action que tu proposes est soutenue par les personnes que tu aides, qu’elles sont impliquées. Ca peut être des messages de leur part, des photos, etc ... Pas de l’apitoiement, de la joie encore. On n’en peut plus des Calimero sur internet.

Ah et un détail, un tout petit détail : les plateformes de crowdfunding vérifient la qualité des projets, alors si tu ne veux pas voir ton projet rejeté, il faut du béton.

6- Proposer des contreparties intéressantes

Le principe de l’appel à don par des plateforme de crowdfunding est la récompense. Calcule tes paliers pour que tu puisses recevoir des petits dons, y compris des tous petits dons de 5€, mais trouve aussi des récompenses sympas pour les gros donateurs. Ces récompenses ne doivent pas grever ton budget, essaie de penser fait main, petits bricolages, c’est le geste qui compte. Inspire-toi des projets réalisés avec succès ou non pour trouver des idées.

Ces récompenses ont essentiellement pour but d’inviter une personne à donner un peu plus que ce qu’elle pensait donner : elle pensait donner 20€ mais la récompense à 30€ lui plait mieux, bim, elle donne 30€.

Une récompense t’engage moralement. Tu DOIS l’envoyer. Trop de compagnons et ainés ne le font pas. Ca commence à se savoir. Les soutiens ponctuels externes ne suivent alors plus sur les projets suivants.

7- Réussir le lancement sur son appel à financement

Au lancement, il faut communiquer fort. Ne le lance pas un samedi soir à 23h, personne ne le verra ! Réfléchis au moment où tout le monde est en ligne, pas loin de son argent, pour alors sortir le projet et communiquer massivement. Quelques mots clés, des accroches, des images, tous les coups sont permis. En plus, comme tu as déjà une communauté autour de ton projet (cf. plus haut), elle devrait te relayer massivement.

Enfin l’enjeu est d’être capable de dépasser le seuil de son propre réseau. Au début ton projet tournera auprès de tes amis, qui le partageront à leurs amis. Le challenge, c’est réussir à ce que ces amis d’amis, qui ne te connaissent pas, le partagent à leur tour. On parler bien d’un partage par un lien de confiance : un ami partage à ses amis. Un message sur Le Cercle Scout ne sert à rien.

Enfin, viser un public large n’empêche pas de faire de la communication ciblée : les mails groupés, c’est du spam. Les messages individuels pour annoncer le projet, ça marche mieux, nettement mieux. Les appels téléphoniques encore 10 fois mieux. N’hésite pas non plus les messages individuels aux personnes de ton réseau que tu penses être de bons relais pour demander de relayer à leur tour. S’ils acceptent, leur recommandation auprès de leurs amis vaut de l’or !

8- Suivre son projet

Un nouveau don, c’est une news ! Un seuil à atteindre, c’est une news : "allez quoi, ce week-end, on dépasse les 30%, aidez nous !". Un gros don ou un petit don, et c’est un MERCI proclamé. Le projet c’est du bonheur, de la communication positive, un immense jeu en taille réelle, pour motiver tout le monde à donner.

Oublie toute communication négative du type "viens nous aider, sinon on est foutu", cela ne fait pas sérieux et freine immédiatement tes dons.

Tu peux en faire trop pour ta communication. Si tu as su fédérer autour de ton projet, tout le monde comprendra que tu relances tout le temps, ça te tient à cœur. Cela les incitera peut-être d’ailleurs à donner ou à relayer. Dis-toi que chaque semaine au moins, ton public doit avoir entendu parler de ta campagne. Bon, tous les jours, ils vont t’en vouloir. Varie les heures et les jours, le don, c’est de l’impulsion, et tes cibles ont de multiples heures. Et ne limite pas ta communication à Facebook ...

Le projet est une course d’endurance, tant que la deadline n’est pas atteinte, il peut réussir. Alors, on s’accroche, on ne décourage pas, on lance, on relance, on anime, on raconte des bêtises, on met l’ambiance, on récupère des vidéos ou photos sympas des locaux pour créer la surprise de temps en temps.

C’est la partie qui demande le plus d’énergie. Les incantations sur Facebook ne font pas gagner. Rien de tel que le contact direct, personne après personne. Ah oui, ta page Facebook, elle ne servira pas à grand chose, en vrai.

9- Gérer la fin de la campagne.

Les derniers jours, c’est la période de relances massives, pour faire encore parler de soi et atteindre le seuil fatidique, voire le dépasser. Remercie les donateurs et appelle encore aux dons.

Tu as réussi le projet, hurle à la victoire, répète 10 000 fois merci, joue la star à Cannes "merci à mon papa, ma maman", mais attention l’histoire n’est pas finie ... il reste la 10e astuce.

S’il reste un peu à trouver la dernière heure, ajoute peut-être toi-même ce qu’il manque (tu le récupèreras par d’autres financements du projet). Le but est de ne pas "perdre" les dons effectués.

Si tu es trop loin de la réussite, tant pis, gardons le sourire dans la défaite. Répète aussi 10 000 fois merci et reprends les paroles des joueurs de l’Equipe de France de football, ils sont très bons sur le sujet (ouh c’est méchant :P ). Surtout invite à refaire des dons par d’autres biais, pour ne pas perdre les bonnes volontés.

10- Parler de son projet ensuite

Tu as eu ton financement, maintenant tous ceux qui ont donné veulent savoir ce qu’il en est. Chaque mois, donne des nouvelles jusqu’à la réalisation finale, qui refera l’objet de 1000 mercis. Et n’oublie pas d’envoyer les récompenses.

Allez, "yapuka" !

Un exemple de campagne qui a réussi, au delà des espérances :

Pour aller plus : un podcast à écouter

Si tu veux te lancer dans une campagne de crowdfunding, nous te recommandons d’écouter ce podcast avec deux retours d’expérience. Tout ne concerne pas le scoutisme (la difficulté de créer une asso, d’avoir un compte bancaire, tout ça, on a déjà !), mais le "avant, pendant, après" la campagne est un super retour d’expérience.

Le RDV Tech : retour d’expérience sur deux campagnes de crowdfunding

La source est par là, et si tu découvres cette émission en podcast, nous te recommandons de t’y abonner, elles sont toujours de grande qualité et rudement intéressantes.

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